L’Établissement français du sang (EFS) a lancé l’électrification de sa flotte en 2016 avec des Zoé pour effectuer des tests, et les a ensuite intégrées dans son catalogue. La région Hauts-de-France/Normandie a alors fait figure de laboratoire avant de généraliser le véhicule électrique. « Ensuite, nous avons pris des Kangoo Z.E., avant de donner un coup d’accélérateur en 2021. Un de nos objectifs est de tenir le quota de 50 % de VFE lors des renouvellements. Certaines régions dépassent ce cap, d’autres, notamment celles qui ont démarré tardivement, peinent un peu plus », expose Romuald Prudence, responsable logistique pour la région Hauts-de-France/Normandie et référent national mobilité pour l’EFS.

À l’échelle nationale, le parc de l’EFS comprend 63 véhicules électriques, 25 hybrides rechargeables et 33 hybrides simples sur environ 1 000 véhicules. L’électrification se fait au fur et à mesure des renouvellements. Pour les voitures de fonction, qu’il s’agisse de la région Hauts-de-France/Normandie ou des autres, l’EFS respecte la réglementation : toutes ces voitures sont électriques ou PHEV.

Les délais de livraison…

Romuald Prudence, responsable logistique pour la région Hauts-de-France/Normandie et référent national mobilité, EFS

Mais les délais de livraison viennent compliquer la démarche : « Nous sommes dans les clous des 50 % de renouvellements en véhicules propres en ce qui concerne les commandes, commente Romuald Prudence. Mais des véhicules comme les hybrides rechargeables subissent des retards de livraison et nous n’atteindrons peut-être pas ce quota de 50 % cette année. D’autant que des modèles commandés en 2022 risquent d’être réceptionnés l’an prochain », poursuit ce responsable à la tête de 135 véhicules, dont 19 modèles électriques et trois PHEV.

L’EFS a aussi investi dans la recharge, essentiellement avec des prises Green’Up ou des bornes de 7,4 kW, ce qui suffit car les véhicules ne roulent pas la nuit. « Nous avons aussi pris quelques bornes de 21 kW pour les recharges rapides. Mais il faut réaliser un diagnostic au préalable pour implanter les bornes aux bons endroits et diminuer les frais d’installation », ajoute Romuald Prudence.

Pour l’EFS, l’autonomie des véhicules reste cependant un frein pour certains déplacements car les régions couvertes sont vastes. Ce qui a nécessité des adaptations. « Pour les navettes entre Arras et Lille, nous avons dû passer à deux Kangoo Z.E. au lieu d’un thermique. Le premier véhicule apporte les produits sanguins dans les sites lillois et reste branché sur place pendant qu’un second véhicule repart avec des colis à Arras. Il repart ensuite à Lille avec des produits sanguins et le dernier retour se fait avec le premier véhicule qui a récupéré de l’autonomie entre temps. Chacun des deux Kangoo effectue ainsi environ 130 km par jour », détaille Romuald Prudence.

… et l’autonomie des véhicules

Pour les citadines en pool, comme les e-208, essentiellement employées pour des réunions ou des formations, l’autonomie suffit en revanche, sauf exception. C’est le cas de certains trajets de plus de 250 km comme ceux effectués entre le site près de Rouen et les sites lillois. « Nous sommes alors obligés de rester en thermique ou de passer à l’hybride rechargeable. C’est une des raisons pour lesquelles nous avons commandé treize PHEV », note le responsable.

Pour l’ensemble de ses véhicules de moins de 3,5 t, l’EFS est passé à la location longue durée, plus rentable du fait de son importante loi de roulage. « Nous avons la nécessité de renouveler assez régulièrement les véhicules. En 2016, le TCO n’était pas favorable mais l’écart se réduit. Cela dépend aussi des valeurs résiduelles qu’applique le loueur et des types de véhicules. Par exemple, l’e-Expert électrique (8-9 places) est intéressant car en thermique il y a un malus compris entre 4 000 et 4 700 euros. Mais avec ce type de véhicule, tous les sites n’ont pas pu passer à l’électrique du fait des autonomies, entre autres en zones montagneuses », détaille Romuald Prudence.

L’Établissement français du sang accompagne les conducteurs de sa flotte

Dernier point mis en avant par ce responsable : il faut accompagner les conducteurs. Les personnes les plus sensibilisées dans son équipe dispensent donc des formations lors de la première utilisation d’un véhicule électrique. « C’est nécessaire pour expliquer comment économiser l’énergie. Il faut aussi faire preuve de pédagogie mais des réflexes sont difficiles à modifier. Ainsi, quand un trajet peut s’effectuer sur des nationales ou sur une autoroute, à plus grande vitesse et donc plus vite malgré une plus grande distance, les conducteurs ont toujours tendance à privilégier l’autoroute. Mais quand on roule à 130 km/h, on perd plus rapidement de l’autonomie », rappelle Romuald Prudence. Qui souligne la nécessité d’accompagner pour lever les craintes : « Les conducteurs minorent les capacités de déplacement car ils veulent toujours rentrer avec une bonne autonomie résiduelle. Mais on peut très bien terminer son trajet avec un reliquat de seulement 15 km », complète ce responsable.



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Cyrienne Clerc pour Floauto.com