Ce 9 novembre 2022, des acteurs régionaux et nationaux de la mobilité partagée se sont réunis à l’Hôtel de Ville de Paris, à l’occasion de la première Journée nationale de l’autopartage. Organisé, avec le soutien de l’Ademe, par l’Association des Acteurs de l’Autopartage (AAA), la Ville de Paris, et en partenariat avec Flottes Automobiles, Mobily-Cités et Hub Institute, cet événement a notamment fait le point sur l’adoption de l’autopartage.

Selon le Baromètre National de l’Autopartage (hors offre B2B), 323 000 personnes ont utilisé au moins une fois un service d’autopartage en France en 2022. Soit un chiffre en hausse de 10 % par rapport à 2021. De même, 12 677 véhicules fonctionnent en autopartage dans l’Hexagone (+ 10 %).

L’autopartage se rattrape en 2022

« L’offre a légèrement reculé en 2020, à 294 000 usagers et 11 546 véhicules, en raison de la pandémie. 2022 représente donc une forme de rattrapage, même hétérogène », a commenté Virginie Boutueil. Co-auteure du baromètre, cette dernière occupe la fonction de chercheuse au Laboratoire Ville Mobilité Transport.

En effet, l’évolution de l’autopartage reste différente selon les collectivités. La hausse se veut significative dans la métropole de Lyon : le nombre de véhicules partagés y a bondi de 588 à 927 en un an. Ou encore à Montpellier Méditerranée Métropole, passé de 185 à 244 véhicules. Mais dans la métropole du Grand Paris, 5 698 véhicules fonctionnent en autopartage en 2022, contre 5 943 véhicules en 2021.

Nombre de véhicules en autopartage dans différentes agglomérations en France. Source : Baromètre National Autopartage 2022 – Chiffres au 1er janvier 2022, hors B2B

En Île-de-France, en 2022, peu d’usagers de l’autopartage…

En Île-de-France, 15 millions de déplacements se font chaque jour en voiture. Et sur ce total, 15 000 concernent de l’autopartage, a rappelé Laurent Probst, directeur général d’Île-de-France Mobilités. Pour faire mieux, cette autorité organisatrice de la mobilité intègre dans son application, depuis avril 2022, trois réseaux d’autopartage labélisés. Il s’agit des réseaux de voitures de Clem’ et de Communauto, et du réseau de scooters Cityscoot.

La carte de navigation de l’appli propose ainsi ces véhicules en autopartage, avec les modèles de voitures et les tarifs. « On peut aussi déverrouiller le véhicule en autopartage avec la carte Navigo », a renchéri Bérangère Decros, chef de projet billettique à Île-de-France Mobilités.

Tout semble donc mis en œuvre pour simplifier la vie des usagers de l’autopartage. Mais ces derniers demeurent minoritaires en Île-de-France. « Au quotidien, 9 à 10 millions de trajets se font en transports en commun, 1 million en vélo et 100 000 en taxi », a rappelé Laurent Probst.

… et une offre insuffisante ?

Mais que se passerait-il si la demande d’autopartage progressait subitement ? D’après le Baromètre National de l’Autopartage, pour un millier d’habitants, seulement 0,81 véhicule est disponible en autopartage dans la métropole du Grand Paris, 0,68 dans l’Eurométropole de Strasbourg, ou encore 0,67 à Bordeaux Métropole ainsi que dans la métropole de Lyon.

Nombre de véhicules en autopartage dans différentes agglomérations en France, pour 1 000 habitants. Source : Baromètre National Autopartage 2022 – Chiffres au 1er janvier 2022, hors B2B

Néanmoins, les acteurs de l’autopartage restent optimistes. Du côté de Tours Métropole Val de Loire, Agnès Thibal, juge « intéressante » la dynamique d’autopartage de la ville. Dans cette agglomération de près de 300 000 habitants, Citiz propose une vingtaine de voitures partagées. « Malgré les deux années de covid-19, nous nous attendons à poursuivre le développement du service », a noté cette responsable PDU du Syndicat des mobilités de Touraine.

Une Zoé électrique pour 150 habitants

Loin des milieux urbains, la tendance reste aussi positive dans des collectivités rurales. Ainsi, à Villerouge-Terménès (11), qui compte 150 habitants, une Zoé électrique fonctionne en autopartage depuis quatre ans, en collaboration avec le prestataire Clem’. Avec neuf réservations hebdomadaires (en demi-journées) en moyenne en 2022 contre cinq en 2018, cette Zoé est de plus en plus utilisée. Les particuliers représentent 71 % des usagers, contre 29 % pour les services municipaux.

« Ce projet expérimental est prévu sur huit ans, a noté Philippe Brulé, ancien maire de Villerouge-Terménès. Nous projetons à terme 210 000 km de distance parcourue. Le fait que ce projet soit expérimental ne veut pas dire qu’il ne sera pas renouvelé ». D’ailleurs, la commune a commandé un second véhicule pour l’autopartage, cette fois un utilitaire, attendu au premier semestre 2023.



Pour lire l’article complet, rendez vous sur le site de l’auteur : Source de l’article

Intissar El Hajj Mohamed pour Floauto.com