Pour un fabricant de bornes, il reste primordial de limiter l’empreinte environnementale de sa fabrication en favorisant une production à proximité de ses clients. C’est le cas de Wallbox, basé à Barcelone et présent dans 110 pays. « Nos produits sont conçus et assemblés dans notre usine en Espagne qui dessert l’Europe, avec une capacité de production de 1 million de chargeurs par an. Nous avons deux autres usines : l’une aux États-Unis pour le marché américain et l’autre en Chine pour le marché asiatique », expose Souleymane Cissé, directeur France de Wallbox.

Fabriquer en France

D’autres fabricants ont choisi de produire en France, comme e-Totem avec deux usines : l’une près de Saint-Étienne et l’autre de La Rochelle. « Le “made in France” reste important pour les collectivités – nos clients historiques – et les entreprises avec un fort engagement RSE. La plupart de nos bornes sont fabriquées dans notre usine à Saint-Bonnet-le-Château (42). Nos cartes électroniques sont conçues par nos fournisseurs situés à 30 km de ce site et les tôleries sont réalisées à proximité. En revanche, nos modèles en courant alternatif (AC) tels que l’e-Wallbox et l’e-Smart sont fabriqués à La Rochelle », détaille Alexandre Enes, responsable R&D technique d’e-Totem.

Le Groupe DBT a lui aussi établi un circuit de production national : « En tant que PME d’environ 100 personnes, fabricant de bornes depuis 1992, nous avons noué des partenariats industriels de confiance. Nous travaillons avec 50 % de fournisseurs “locaux” c’est-à-dire situés à moins de 50 km. Et 98 % de nos composants sont achetés en France. Nous sommes aujourd’hui les seuls, je pense, à concevoir et à fabriquer l’intégralité de nos produits en France. Nous avons un seul site de fabrication à Brebières (62), entre Douai et Arras, soit juste en face de l’usine Renault ElectriCity et à proximité de la gigafactory de Billy-Berclau/Douvrin », détaille Alexandre Borgoltz, directeur général du Groupe DBT.

La conception de produits plus durables semble d’ailleurs plaire aux clients. « L’éco-conception et le “made in France” attirent les grandes entreprises qui se montrent cohérentes dans leur démarche RSE », indique Aurélien Michel-Vioux, chief technology officer pour le fabricant Anyos. Qui met en avant sa récente borne Any S. « Cette borne est éco-conçue dans le choix des matières, dans sa conception modulaire, et du fait de sa haute réparabilité. Et nous recyclons les façades pour les remettre sur le marché afin d’éviter la surproduction de matériel et de revaloriser des composants plutôt que de les jeter », pointe Aurélien Michel-Vioux.

Des produits durables

L’éco-conception se traduit aussi dans le choix des partenaires. « L’Any S est produite dans l’usine du Groupe Syselec à Castres (81). Les matériaux nécessaires à la production sont fournis par des partenaires situés à quelques kilomètres, notamment pour la fabrication de la tôlerie. Ensuite, notre partenaire principal réalise les cartes électroniques et le montage des composants sur ces cartes avant d’assembler l’intégralité de nos bornes aussi à Castres », conclut Aurélien Michel-Vioux.

Mais tout cela a un coût. « En France, nous avons des coûts de structure et de fabrication bien supérieurs : nous ne pouvons pas rivaliser avec les prix de bornes fabriquées en Chine ou en Turquie. Nos bornes affichent donc des prix d’achat 10 à 15 % supérieurs à ceux de certains concurrents qui fabriquent hors d’Europe », estime Alexandre Borgoltz pour DBT. Alexandre Borgoltz met cependant en avant un avantage clé qu’offriraient les bornes de recharge made in France : un service SAV facilement accessible et des pièces détachées à portée de main ; « En cas de problème, les concurrents dont les bornes sont fabriquées hors d’Europe vous proposeront sûrement d’acheter une nouvelle borne plutôt que de la réparer », affirme ce responsable.

Bornes de recharge made in France : un surcoût inévitable

Alexandre Borgoltz reprend : « Notre garantie constructeur standard est de deux ans (durée légale généralement appliquée, NDLR), avec une extension possible. Elle concerne tous les composants et la main-d’œuvre, à condition que la borne soit installée et maintenue par un partenaire certifié et formé car cela est très technique », rappelle ce responsable. Qui poursuit : « Notre gamme valorise notre savoir-faire de fabrication, de réparabilité et de maintenabilité des produits pendant toute leur durée de vie. Nous réalisons des infrastructures électriques publiques robustes en nous assurant qu’elles durent une dizaine d’années, soit la moyenne pour une borne en général. Nous sommes capables de faire évoluer nos bornes, de les maintenir et les réparer pendant douze ans. Notre équipe SAV en interne dispose des connaissances et des pièces disponibles pour intervenir rapidement. Mais forcément, les bornes sont des matériels électriques qui tomberont en panne comme vos luminaires », complète Alexandre Borgoltz pour DBT.

Dernier argument mis en avant : « En avril 2022, la Direction générale des entreprises (DGE) au service du ministère de l’Économie a publié un livre blanc à destination des aménageurs installant des bornes. Il recommandait de considérer fortement le coût total de propriété de la borne et pas uniquement le coût facial », conclut Alexandre Borgoltz. Message transmis.



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Julie Vénier pour Floauto.com