Delanchy Perrenot hydrogène
Dès 2019, les transports Perrenot ont pris position afin d’être les utilisateurs des dix premiers Nikola Tre à hydrogène utilisés en Europe. (© Nikola)

Delanchy et Perrenot font partie des transporteurs qui testent l’hydrogène en France. Et pour cause : l’hydrogène se présente comme une énergie prometteuse en raison de son abondance. Une énergie d’autant plus prometteuse lorsqu’elle est « verte », c’est-à-dire issue d’une chaîne vertueuse de transformation de la matière et de l’énergie. À son sujet, les questions purement techniques sont pour la plupart résolues. Mais reste encore à obtenir des économies d’échelle sur toute la filière hydrogène. Toutefois, Delanchy et Perrenot n’attendent pas que cette filière hydrogène soit compétitive pour l’explorer.

Quatre ans après la signature, en mars 2019, d’une lettre d’intention pour l’acquisition de dix camions à hydrogène Nikola Tre par le groupe Jacky Perrenot, le transporteur, premier client européen pour ces véhicules, ne les a pas encore reçus. Leur développement se poursuit chez Iveco qui conçoit dans son bureau d’études, construira dans ses usines et commercialisera dans son réseau des camions hydrogène et électriques à batteries qui porteront la marque Nikola.

Le tracteur Nikola Motors à hydrogène…

À noter que l’hydrogène liquéfié reste cher et impossible à conserver durablement. Et c’est donc la forme compressée qui est retenue pour le transport routier. Initialement, on pensait que les poids lourds devaient se cantonner à une compression à 350 bars. La pression de 700 bars semblait, elle, réservée aux véhicules légers. Cette approche a été reconsidérée. Bien qu’elle exige trois étages de compression, une pression de 700 bars accorde un meilleur rapport entre autonomie et encombrement des bouteilles.

Pour le transporteur Jacky Perrenot, disposer de camions hydrogène n’a de sens que s’il est possible de les approvisionner en gaz. Le préalable au déploiement de ces véhicules est donc la création par Air Liquide d’une station hydrogène 700 bars à Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône. Elle est capable de distribuer 1 tonne d’hydrogène par jour. Rappelons que le stockage de plus de 1 tonne de ce gaz sur un site provoque son classement en ICPE (installation classée pour la protection de l’environnement). Cette station doit approvisionner les camions de Chabas et de Perrenot qui rouleront au profit de Carrefour, Coca-Cola et Monoprix.

Air Liquide met à profit son expérience dans la distribution du méthane aux véhicules industriels pour le déploiement de sa nouvelle offre hydrogène à destination de cette catégorie de véhicules. (© Air liquide)

… et la semi-remorque frigorifique à hydrogène de Chéreau

Quant aux groupes frigorifiques des semi-remorques, gourmands en énergie, ceux-ci s’orientent vers un fonctionnement électrique. Un essieu équipé d’une génératrice agit comme un ralentisseur et recharge opportunément les batteries d’un groupe électrique. Mais une autre piste technique est celle de la pile à combustible fonctionnant à l’hydrogène. Chez le carrossier frigoriste Chéreau, 25 % de la production devrait se composer de véhicules à hydrogène d’ici 2030. C’est ce qu’avait annoncé Damien Destremau, CEO de sa maison-mère, The Reefer Group.

Directrice générale de Delanchy Transports, Brigitte Delanchy s’engage en faveur du respect de l’environnement. Son entreprise a été la première à expérimenter à partir de février 2020 le prototype Chéreau Hydrogen Power H2. Soit une semi-remorque frigorifique fonctionnant à l’hydrogène. Mais, malgré les annonces confiantes de la part des acteurs impliqués, la semi-remorque à hydrogène prend elle aussi quelque retard. Ainsi, au lieu des dix semi-remorques à hydrogène annoncées pour fin 2022, Chéreau n’en a réalisé que deux supplémentaires à cette échéance.

La semi-remorque Chéreau « Hydrogen Power H2 » est en test chez Delanchy. Elle est le fruit d’un partenariat avec la société belfortaine H2SYS. Cette dernière est spécialiste des générateurs de courant fonctionnant à l’hydrogène. (© Delanchy)

Ces chiffres témoignent de certaines difficultés. En effet, l’hydrogène doit non seulement être vert sans ombre au tableau, mais également apporter une solution viable à tous points de vue pour le transporteur. Or, l’approvisionnement en hydrogène et la rentabilité des véhicules qui fonctionnent avec ce gaz n’ont pas encore atteint des niveaux aptes à convaincre massivement les transporteurs.



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Loïc Fieux pour Floauto.com