car policy électrifiée

Principal distributeur d’électricité en France, Enedis figure aux avant-postes de la transition énergétique des véhicules d’entreprise : au sein de sa flotte, Enedis supervise 4 800 véhicules électriques dont un tiers de VP et deux tiers de VUL. Une flotte de VP et de VUL qui compte au total 18 000 unités auxquelles s’ajoutent 2 500 engins lourds. Les achats sont regroupés avec ceux d’EDF pour massifier les volumes et obtenir de meilleurs prix. Les constructeurs sélectionnés traduisent une volonté de privilégier des prestataires européens. En plus de Stellantis et Renault, Volkswagen et Mercedes figurent au catalogue. Majoritairement financé sur fonds propres, le parc a ponctuellement recours à la location longue durée.

En électrifiant sa flotte, Enedis a voulu répondre à des engagements de neutralité carbone. En outre, le distributeur d’énergie voulait devenir un référent en matière de véhicules électriques. Pionnier de cette technologie, Enedis a commencé à en intégrer il y a quinze ans et a structuré sa démarche en 2012. « Nous sommes à un stade que les autres n’ont pas encore atteint », fait valoir Pierre-Olivier Courtois, pilote stratégique du projet mobilité électrique interne.

Essuyer les plâtres

Cette antériorité expose aussi à de mauvaises surprises, comme les autonomies toujours plus faibles observées sur les véhicules les plus vétustes ou les bornes devenues défectueuses. Sur des Renault Kangoo âgés de dix ans, l’autonomie chute ainsi à 100 km et Enedis rencontre des difficultés pour continuer à les faire rouler. « Nous avons essuyé les plâtres, insiste Pierre-Olivier Courtois. Mais en tant que spécialiste de l’électricité, nous sommes bien placés pour faire face aux difficultés de véhicules électriques vieillissants. »

Enedis se fixe comme objectif de réserver 65 % de ses renouvellements à des modèles électriques. En 2022, 1 250 des 1 700 achats se sont donc focalisés sur des véhicules alimentés aux watts. Les mêmes chiffres présideront à l’évolution de la flotte en 2023. Actuellement, plus d’un véhicule d’Enedis sur quatre roule à l’électrique. Cette année, ce ratio atteindra 30 %. Cette évolution ne se fait pas sans une véritable stratégie de conduite du changement. « Nous réalisons des efforts importants en formation, explique Pierre-Olivier Courtois. Nous insistons sur l’éco-conduite qui est au cœur de la démarche pour préserver l’autonomie. Sur ce point, les données communiquées par les constructeurs ne correspondent pas à la réalité. »

Enedis a intégré quelques modèles hybrides rechargeables à ses voitures de fonction, mais constate des TCO plus élevés que ceux des modèles exclusivement électriques. En revanche, ces véhicules affichent un coût global identique à ceux de leurs homologues thermiques. La différence de prix à l’achat est comblée par une énergie et une maintenance moins chères, avec un écart de 2 000 euros par an et par véhicule en faveur de la version branchée pour ces deux postes de dépenses.

Un véhicule, une borne

Dès le début de l’électrification de sa flotte, Enedis a voulu installer une borne pour chaque véhicule électrique. Aujourd’hui, le groupe dispose de 5 000 infrastructures dans ses différents sites. La majorité affiche une puissance de 7 kW, à l’exception de quelques points délivrant 22 kW, et d’autres bornes encore plus performantes mais plus coûteuses.

Pour la recharge à domicile, Enedis en est au stade de l’expérimentation et se demande s’il va passer à l’acte alors qu’il existe un fort turn-over dans ses effectifs. D’un autre côté, des véhicules d’astreinte doivent être chargés pour être en capacité de partir à tout moment. Des cartes multi-opérateurs sont également employées pour les recharges en itinérance, bien qu’Enedis préconise la recharge sur site ou à domicile pour contenir les coûts. « Sur site, la recharge pour 100 km revient à 2, 3 ou 4 euros quand elle grimpe à 12 euros en itinérance selon les chiffres de l’Avere-France », observe Pierre-Olivier Courtois.

L’adéquation véhicule-utilisation

Pour réussir l’électrification, Enedis insiste sur la nécessité de l’adéquation des véhicules à leur utilisation. Si l’autonomie ne suffit pas, l’expérience sera contre-productive. « Il faut savoir accepter que pour certaines utilisations, il n’existe pas de modèle électrique compatible », insiste Pierre-Olivier Courtois. Autre condition du succès, le volet de l’avitaillement doit être sérieusement étudié et cette opération doit être aussi fluide qu’avec des véhicules thermiques. « Ensuite, le projet doit être mené selon les principes de la conduite du changement, affirme Pierre-Olivier Courtois. Il faut un véritable soutien de la part du management, avec une exemplarité et de véritables messages à transmettre. »



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Éric Gibory pour Floauto.com