Une de mes fonctions consiste à piloter la prévention du risque routier de mon entreprise pour contenir le coût de nos polices d’assurance et limiter le nombre de sinistres », résume d’emblée Patrick Lacroix, risk manager pour Idex, et par ailleurs président de la commission automobile de l’Amrae (Association pour le management des risques et des assurances de l’entreprise).

Chez Idex, une étude des usages routiers…

Chez Idex, le diagnostic du risque routier a été mené en 2016 et financé par l’assureur. Pour le mettre en place, l’entreprise a fait appel à un préventeur qui a réalisé une cartographie des risques routiers en interrogeant les salariés sur leur perception de ces risques, avec une analyse statistique des sinistres et de la flotte.

Patrick Lacroix

« Nous avons aussi mené une étude sur nos usages routiers en interrogeant l’ensemble des parties prenantes de la gestion de nos risques routiers : les managers, la direction générale, les techniciens, les responsables d’équipe et l’ensemble des autres collaborateurs. Ils ont indiqué leur perception de ces risques et notre préventeur a ensuite construit un plan d’actions », relate Patrick Lacroix. Pour Idex, il s’est donc agi d’identifier le risque, de le traiter et enfin de le contrôler. « Ceci nous a conduits à construire un plan en trois actes. Tout d’abord, nous avons amélioré le processus des entretiens post-accident, reprend Patrick Lacroix. Ce système existait déjà mais nous avons multiplié le nombre de questions pour donner plus de temps de parole au conducteur. Il peut ainsi expliquer ce qu’il s’est passé et comment il aurait pu éviter le sinistre, mais aussi renforcer son engagement afin que cette situation ne se reproduise pas. Nous avons donc modifié l’entretien pour être pertinent et plus efficace », retrace ce responsable.

… des entretiens post-accident…

Ensuite, Idex a décidé de former les directeurs d’agence de tout le groupe à ces entretiens post-accident. Les objectifs étaient d’améliorer leurs échanges avec les conducteurs concernés et d’obtenir leur engagement que ces accidents ne se reproduiraient plus. Enfin, l’entreprise avons accru le nombre de causeries sur la sécurité. Il en existait déjà car cette politique de sécurité demeure l’objectif principal en interne, pour les personnes comme pour les biens.

« Nous avons alors, sur demande des responsables d’équipe, monté des films sur le thème de la prévention automobile, avec pour objets le respect des distances de sécurité, le fait de se garer en marche arrière dans les parkings, de faire le tour de son véhicule avant de rouler ou de pratiquer l’écoconduite, etc. », note Patrick Lacroix.

… et des supports de communication

Ces supports de communication ont été réalisés dans l’année qui a suivi le diagnostic du risque routier. Ils ont été employés par les managers pour appuyer leur discours, renforcer la sécurité des conducteurs et diffuser une culture de prévention dans tout le groupe.

« Avec le recul, j’incite les entreprises à mener des audits du risque routier. On dispose alors d’un regard extérieur sur nos risques et cela aide à identifier les pistes d’amélioration. Suite à ce diagnostic et aux actions mises en œuvre, notre taux de fréquence des accidents responsables avec tiers a été divisé par deux : nous sommes passés de 12 % en 2016 à 6 % en 2023. Cela nous a aussi évité une forme de double peine. En effet, nous sommes assurés au tiers ; les réparations sont donc à notre charge quand un sinistre responsable avec tiers survient. Et en parallèle, le montant de notre police d’assurance augmente », souligne Patrick Lacroix.

Aller plus loin

Pour ce responsable, cet indicateur pertinent reflète bien le comportement des conducteurs. « Nous avions et avons une activité exposée au risque routier. Nos techniciens se déplacent majoritairement en zone urbaine, parfois en urgence. Ils roulent dans une circulation dense, avec des difficultés pour se garer du fait des véhicules tôlés à l’arrière, sans visibilité optimale. Arriver à un taux de 6 % constitue par conséquent un bon résultat, constate Patrick Lacroix. Reste que ce taux plafonne. Nous allons donc mener un autre diagnostic du risque routier pour définir d’autres actions de prévention. Éviter qu’il y ait des blessés en conduite est une grande victoire. Bref, nous continuons à investir dans ce risque routier qui fait partie de nos risques majeurs », conclut Patrick Lacroix.



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Gwenole Guiomard pour Floauto.com