Dans les flottes publiques, l’enjeu majeur en 2023 reste celui de l’électrification. En effet, les lois d’orientation des mobilités (LOM) et Climat et Résilience fixent comme quotas, aux flottes des collectivités territoriales et des entreprises nationales, 30 % de renouvellements en véhicules à faibles émissions (VFE, moins de 50 g/km de CO2, c’est-à-dire électriques ou PHEV). Ce chiffre montera à 40 % en 2025 et à 70 % en 2030. Pour les parcs de l’État et ceux des établissements publics, l’objectif se fait plus élevé, soit actuellement 50 % de VFE lors des renouvellements, puis 70 % à partir du 1er janvier 2027.

« Les véhicules des flottes publiques restent encore vieillissants, soit environ sept ans pour ceux que nous suivons. Mais leur âge a tendance à se réduire depuis la LOM. C’est le premier levier d’électrification. Et comme ces flottes se composent souvent de véhicules Crit’Air 3 ou 4, la contrainte liée aux interdictions de circulations dans les ZFE-m (zones à faibles émissions-mobilité) représente un second levier », souligne Jean Guilhem de Lanlay qui suit les flottes publiques chez le fleeter Fatec (17 000 VL dont 1 000 électriques et 200 PHEV).

Les ZFE-m favorisent l’électrification

Christel Billaud, responsable de la flotte automobile, département des Yvelines

Ainsi, la flotte de la ville de Paris, directement touchée par la mise en place des ZFE-m de Paris et du Grand Paris, compte déjà 576 véhicules 100 % électriques et cinq hydrogène, sur un total de 2 605 VP et VUL. « Avec les citadines, nous serons à plus de 90 % en VFE en 2025 », prévoit Hervé Foucard, chef du service technique des transports automobiles municipaux de la ville. Qui accélère par ailleurs l’électrification des VU avec entre autres une centaine de fourgons hydrogène prévus en 2024 et 2025. Les derniers diesel, des fourgons, sortiront de la flotte en 2023.

Le constat n’est pas très différent pour le département des Yvelines : « Nous nous situons largement au-dessus des 30 % de renouvellements en VFE et nous comptons déjà 241 véhicules électriques sur 530 VL. L’électrification répond à un engagement fort du département et elle est facilitée par un renouvellement assez régulier, tous les quatre à cinq ans. Quasiment tous les VP sont électriques ou hybrides », expose Christel Billaud, responsable de la flotte automobile des Yvelines. Christel Billaud poursuit : « Pour ceux qui roulent beaucoup, comme les chauffeurs de l’Aide sociale à l’enfance, nous allons recevoir des Skoda Enyaq iV avec des autonomies de 500 km. Avec les VU, nous sommes freinés par l’offre et nous n’avons que deux électriques. Nous en attendons quatorze supplémentaires en 2023, dont des e-Partner. Ce sera un test pour voir si ces modèles correspondent aux besoins malgré les contraintes d’autonomie », anticipe cette responsable.

Cependant, l’allongement des délais de livraison a tendance à retarder les renouvellements et le rythme de l’électrification « ralentit », note Olivier Rougetet, chef du département marketing véhicules de l’Ugap, la centrale publique d’achat. « En 2022, entre 30 et 35 % des ventes totales de l’Ugap ont concerné des VFE, contre 36 % en 2021. Non seulement il y a peu de modèles disponibles, mais dans un contexte de forte inflation, les gestionnaires de flotte réfléchissent au nombre de véhicules qu’ils peuvent acquérir avec un budget contraint », complète Olivier Rougetet.

Rationaliser les flottes

Une contrainte budgétaire qui pousse les gestionnaires publics à agir. « Nous pouvons encore restreindre la taille de la flotte », souligne Michel Goarin, responsable du parc de véhicules à la mairie de Quimper. Quimper compte déjà une soixantaine de véhicules en pool sur un total de 251. « Notre objectif est de supprimer encore une dizaine de véhicules légers, ceux qui roulent peu et les plus onéreux à l’usage. En 2023, nous allons aussi accroître la mutualisation des poids lourds en créant un pool de véhicules spécifiques, et remplacer des poids lourds par des fourgons quand cela est possible », prévoit Michel Goarin.

Pareillement à Paris, Hervé Foucard poursuit son objectif de baisse du nombre de véhicules grâce à l’autopartage et à « l’introduction de mobilités douces », sachant que la flotte de la ville compte 725 vélos dont 430 VAE et 73 trottinettes. De son côté, le département des Yvelines veut poursuivre en 2023 les mises en pool et la diminution de la taille du parc. « Certains sites vont être regroupés et cela va faciliter la mutualisation. Nous avons déjà 385 véhicules en pool sur 530. De fait, la mutualisation s’est faite en parallèle de l’électrification entamée dès 2018 », souligne Christel Billaud.

Des énergies propres

Mais les Yvelines ne se limitent pas aux véhicules électriques. « Notre objectif est d’atteindre rapidement 90 % de véhicules roulant aux énergies propres, ce qui inclut l’électrique mais aussi d’autres alternatives comme le bioéthanol (E85), notamment pour les poids lourds. Ceux que nous commandons peuvent tous utiliser du biocarburant », conclut Christel Billaud.



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Cyrienne Clerc pour Floauto.com