Fin véhicules thermiques
Une station-service pour poids lourds. (DR)

Confrontés à la réticence de l’Italie, de la Pologne, de la Bulgarie et de l’Allemagne, les ministres des 27 Etats-membres de l’UE n’ont pas atteint la majorité qualifiée pour voter, le 28 février 2023, la fin de la production des véhicules thermiques légers, décidée pour 2035 par le Parlement européen. Ainsi, il serait possible de reporter la fin de la vente des poids lourds thermiques qui devait intervenir en 2040. De fait, une longue mixité énergétique pourrait en résulter. Cela devrait accentuer l’importance d’une gestion de flotte avertie pour les transporteurs et les chargeurs. Surtout que ces derniers doivent faire face à la hausse continue de la taxe carbone.

L’absence de majorité qualifiée a empêché le vote des ministres européens. (DR)

Protéger « 12,5 millions d’emplois »

Le ministre allemand des Transports, Volter Wissing, s’en est défendu. Mais le pragmatisme politique et la frilosité économique ont prévalu sur le rêve électromobile européen, au détriment de la fin du véhicule thermique. La demande du ministre que « la Commission Européenne [présente] une proposition sur la manière dont les carburants synthétiques pourraient être utilisés dans les moteurs à combustion après 2035 », dévoile la tentation d’un radical changement de stratégie dans la transition énergétique. Ce afin de ne pas menacer « les 12,5 millions d’emplois européens que génère l’industrie automobile, souligne la députée européenne française Nathalie Colin-Oesterlé. La transition doit se faire avec et non contre [la filière automobile] afin de ne pas être génératrice de drames humains et sociaux. »

e-carburants et VI hybrides

Ce revirement vient du recours, souhaité par l’IRU et l’Association des Constructeurs Automobiles Européens (ACEA), aux carburants de synthèse ou e-carburants produits à partir du CO2 issu des activités industrielles et d’électricité bas carbone, et aux véhicules hybrides rechargeables. Ces deux technologies suscitent la controverse. De fait, elles émettent du CO2, même si celui-ci passe par une phase de recyclage, et elles sont coûteuses. Mais, couplées entre elles, elles soulageraient les énergéticiens et les constructeurs dans leurs efforts financiers pour créer l’électromobilité.

Aussi, Ingrid de Vries, directrice générale de l’ACEA, affirme-t-elle qu’avec ces e-carburants, « l’industrie automobile est prête à relever le défi de fournir des véhicules zéro émission [si] toutes les politiques et réglementations de l’UE s’alignent sur cet objectif et le soutiennent. » Elle ne précise toutefois pas si ces procédés encore immatures permettront d’atteindre la neutralité carbone en 2050 ou s’ils la retarderont de quelques décennies.

Les e-carburant, au secours des constructeurs et des énergéticiens ? (DR)

Gestion de flotte selon la taxe CO2

Pour les transporteurs européens, dont le connecticien AddSecure a dévoilé par un sondage qu’ils sont 83 % à souhaiter l’électromobilité pour neutraliser leurs émissions carbonées, ces tergiversations signifient que la mixité énergétique pourrait se prolonger au-delà de 2050. Pour décarboner les expéditions de leurs clients, ils auraient désormais le choix entre les biocarburants, le BioGNV, l’électrique, l’hydrogène et les e-carburants. Et en fonction du montant de taxe carbone que leurs clients pourraient assumer, ils leur proposeraient des véhicules et des gestions variables. La gestion de flotte, dont ils maîtrisent tous les secrets, a donc de belles décennies devant elle.

Les véhicules hybrides aux e-carburants intègrent la gestion de flotte. (DR)



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Michel Grinand pour Floauto.com