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Le groupe Sterne est un groupe de transport multimodal créé en 1972. Il salarie aujourd’hui 2 700 collaborateurs pour un parc de 255 véhicules en propre et de 5 000 véhicules via la sous-traitance. En ce mois de février 2024, l’entreprise dispose de 35 véhicules électriques en propre (14 % de la flotte en propre) et seuls 5 % des véhicules de la sous-traitance sont électrifiés. Pour décarboner sa mobilité, le groupe Sterne a par conséquent modifié sa car policy avec pour ambition de bannir tous les véhicules thermiques d’ici 2027.

Loïc Chavaroche

« Notre activité consiste à transporter des produits industriels en Europe et il est encore difficile de disposer de véhicules électriques avec assez d’autonomie pour ces longs trajets, explique Loïc Chavaroche, le directeur qualité, sécurité, environnement et développement durable du groupe. En revanche, pour notre autre activité, la livraison de nuit, nous menons un test à Bordeaux. Nous y expérimentons des véhicules électriques et un changement des tournées pour faire moins de kilomètres, avec l’objectif de passer les livraisons intra rocades en livraison électrique de nuit. »

Des solutions…

Le groupe propose aussi des solutions circulaires à ses clients, avec la livraison de la marchandise neuve et la reprise de l’ancienne. Cela évite les retours à vide. Le groupe développe ainsi une technologie « Access car ». Cette dernière permet aux livreurs Sterne d’ouvrir le véhicule de leurs clients avant 7 heures du matin, d’y déposer les pièces dont ils ont besoin et de récupérer les pièces usagées ou à réparer. Un fonctionnement très intéressant pour l’environnement. Avant, un transporteur pouvait perdre jusqu’à une heure par jour en transport et faire de 50 à 100 km jour pour récupérer les pièces à utiliser dans la journée et les pièces à réparer ou jeter.

… et un impact carbone concret

Grâce à l’ensemble de ces politiques, le groupe a diminué son ratio de tonnes équivalent CO2 par millions d’euros de chiffre d’affaires de 17 % entre 2021 et 2022. Et l’ambition du groupe est d’encore le réduire de 7 % entre 2022 et 2023. Avec l’idée de passer progressivement aux énergies décarbonées avec une intensification pour les années 2025-2030 et un engagement de ne plus émettre d’émission de gaz à effet de serre (le net 0 compensé) pour 2050. « Notre principe consiste à développer ces politiques environnementalistes, tout en maintenant nos relations au beau fixe avec nos prestataires, complète Loïc Chavaroche. Pour cela, il faut les accompagner pour modifier leurs tournées, changer leurs habitudes et changer, par exemple, la taille des volumes transportés. Pour cela, nous utilisons des logiciels d’optimisation des tournées. »

Adopter des énergies alternatives

L’idée du groupe Sterne est aussi d’utiliser d’autres types de carburant en passant à des énergies alternatives comme le carburant B100 issu de l’agriculture. Le groupe utilise aussi du biogaz bioGNV composé de biométhane renouvelable. Tout un travail pédagogique s’effectue alors auprès des sous-traitants pour qu’ils se fournissent avec ces énergies renouvelables.

Au-delà des carburants

Le groupe Sterne développe par ailleurs une série de mesures pour décarboner le transport en éliminant le maximum de déchets. Il s’agit par exemple de transporter des objets avec des systèmes d’emballage réutilisables et recyclables, avec une durée de vie de dix ans. Une autre action de Sterne consiste aussi à rapprocher les entrepôts du domicile des salariés pour qu’ils puissent venir y travailler en transport en commun. Avec aussi, en perspective, la mise en place du forfait mobilités durables pour pousser les collaborateurs à emprunter des mobilités décarbonées pour leurs déplacements domicile-travail.

Des vélos…

« Enfin, conclut Loïc Chavaroche, nous développons, en Île-de-France, le concept Sterne city consistant à utiliser des vélos cargos pour effectuer les livraisons du dernier kilomètre en centre-ville. Nous allons ainsi déployer, pour les Jeux olympiques, une solution de livraison à basse émission de gaz à effet de serre qui desservira tous les quartiers de Paris et des zones de banlieue. Tout sera transporté en vélo et/ou en véhicules électriques. C’est une politique que nous menons à Marseille, Nice ou Lyon, et ce sera bientôt le cas à Bordeaux ».

… et des électrons

Aujourd’hui, cette politique de décarbonation est en route. Elle peut achopper sur encore quelques points. Tout d’abord, le transporteur Sterne recherche des véhicules électriques dotés d’une meilleure autonomie. Ensuite, le groupe estime que la maintenance du véhicule électrique est plus coûteuse que celle d’un véhicule thermique. La question des bornes pose aussi des soucis. Mais le principal problème tient à la peur du changement des équipes et des sous-traitants. Car si les équipes qui passent à l’électrique sont ravies, il est plus difficile de convaincre les sous-traitants.

Sterne espère que son passage d’une société classique à une société à mission pourra emporter tous les salariés. La mission de Sterne s’inscrit désormais dans leur statut. Il y est question de « réduire les émissions de gaz à effet de serre dans les transports ». L’entreprise à mission est, en France, le symbole le plus ambitieux en matière de responsabilité sociétale et environnementale. Elle est considérée comme la plus engageante et est opposable juridiquement. Cela signifie qu’un tiers considérant qu’une entreprise à mission déroge à ses statuts peut l’attaquer en justice.



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Gwenole Guiomard pour Floauto.com