flottes entreprise véhicules électriques

Les membres de l’EV100, parmi lesquels figurent des multinationales, ont intégré plus de 40 000 véhicules électriques en 2021, selon le rapport 2022 de The Climate Group. Cette flotte électrique mondiale se compose désormais de 209 654 véhicules. Parmi ceux-ci, 53 361 concernent les flottes d’entreprise et 156 293 les sociétés de leasing. Si ce chiffre ne représente que 3 % des 4,8 millions de véhicules qui ont été engagés en 2020 pour 2030, cela équivaut à un taux de croissance de 18 % par an, d’après l’ONG.

Concrètement, le déploiement de véhicules électriques (VE) au sein des flottes d’entreprise a augmenté de 42 % en 2021 par rapport à 2020.

Le bilan pour 2021

L’année dernière, les flottes d’entreprise ont déployé majoritairement leurs VE au Royaume-Uni avec 9 483 unités. Ce chiffre atteint 6 342 en France et 6 058 en Suisse. Parmi ces flottes, le groupe EDF a réalisé la plus forte progression en mettant 1 950 VE à la route, portant son parc électrique à 6 331 unités. Il est suivi par la société européenne du secteur de l’énergie E.ON et l’opérateur britannique de télécommunications BT Group. Ceux-ci ont déployé respectivement 1 366 et 1 130 VE en 2021.

Le groupe EDF possède la plus grande flotte électrique déployée parmi les membres de l’EV100. Juste avant La Poste suisse avec 5 865 VE et le groupe Siemens avec 3 367 unités et qui prévoit 43 571 VE pour 2030. Le groupe pharmaceutique suédo-britannique AstraZeneca n’est pas en reste avec près de 750 nouveaux véhicules achetés en 2021, soit + 4 % par rapport à 2020. Près de 1 véhicule sur 10 dans l’ensemble de ses activités est désormais électrique. Novartis, groupe pharmaceutique suisse, a ajouté près de 1 000 VE à sa flotte mondiale, notamment aux États-Unis, en Allemagne, aux Pays-Bas et en Suède. Novartis prévoit de déployer 39 974 VE d’ici 2030, contre 45 014 pour le groupe EDF.

Flotte du groupe EDF de véhicules électriques
Parmi les flottes d’entreprise des membres de l’EV100, le groupe EDF détient le plus grand parc de véhicules électriques avec 6 331 unités. © The Climate Group

Des nouvelles recrues en 2021

Les flottes de l’EV100 couvrent désormais 98 marchés dans le monde avec des gains au Brésil, en République dominicaine et en Corée du Sud. Le collectif EV100 rassemble désormais 121 membres, avec 31 nouveaux arrivants en 2021. Parmi les nouveaux membres, les adhérents sud-coréens d’EV100 feront passer 200 500 véhicules d’entreprise à l’électrique d’ici 2030. En effet, le fabricant coréen de batteries lithium-ion LG Energy Solutions déploiera 380 VE d’ici 2030. Et la société de ventes de produits chimiques, d’acier et de charbon SK Networks s’est engagée à apporter 208 524 VE d’ici 2030.

En Amérique centrale, le fournisseur d’énergie panaméen InterEnergy passera 131 véhicules de son parc à l’électrique en République dominicaine d’ici 2030. Plus au Sud, Unidas, le premier membre EV100 brésilien et la plus grande société de location de voitures du pays, électrifiera 85 000 véhicules d’ici 2027, soit 50 % de sa flotte, et installera plus de 1 000 bornes de recharge.

Une année fructueuse pour l’UE

D’après le rapport de The Climate Group, les VE ont connu une plus grande croissance dans les pays de l’Union européenne (UE) en 2021. En effet, 56 % des VE déployés par les membres de l’EV100 en 2021 l’ont été sur le sol européen. Ainsi, 30 300 VE sont déjà en service dans l’UE. Et les flottes prévoient d’en déployer plus de 215 000 d’ici 2030.

Parmi les États membres de l’UE, les flottes d’entreprise du collectif EV100 se fixent surtout des objectifs en France avec plus de 50 000 VE prévus pour 2030. Avec 2 000 VE mis à la route en 2021, 12 % au total des véhicules engagés initialement sont déjà en circulation dans l’Hexagone. Et 3 000 VE sont attendus en 2022. La France est suivie de l’Allemagne avec 40 686 VE engagés, dont 10 % déjà électrifiés. Plus de 1 500 VE ont été déployés en 2021. Par exemple, Vattenfall, entreprise de production et de distribution d’électricité suédoise, a ajouté 200 nouveaux véhicules électriques à sa flotte en Allemagne en 2021.

Des flottes engagées pour 2030…

Si l’ensemble des flottes de l’EV100 se sont engagées à déployer plus de 5,5 millions de VE d’ici 2030, plusieurs entreprises veulent électrifier l’intégralité de leur parc pour 2025. Dans le détail, 17 700 VE engagés par AstraZeneca d’ici 2025, 11 562 VE pour Ikea, 24 739 VE pour Novartis, 6 629 VE pour Mitie, 2 323 VE pour Grundfos, entreprise danoise spécialisée dans les pompes, 931 VE pour Aviva et 302 VE pour Orsted, entreprise danoise dans le secteur énergétique.

D’autres se contenteront d’électrifier la moitié de leur parc à la même échéance : 5 251 VE pour NTT et 550 VE pour l’opérateur de transport public américain Port Authority New York and New Jersey. Pour rappel, les entreprises du collectif EV100 avaient d’ailleurs doublé leurs objectifs en 2020, selon le dernier rapport 2021.

Selon l’étude 2022 de The Climate Group, les flottes qui s’engagent le plus dans le passage aux véhicules électriques sont implantées en Inde, au Royaume-Uni et en France, avec respectivement 194 388, 176 154 et 71 264 unités attendues pour 2030.

Les flottes du collectif EV100 basées en Inde prévoient d’acheter au moins 40 000 VE en 2022. Le service de livraison de nourriture indien Zomato veut ainsi passer à 24 000 VE (15 % de la flotte) d’ici 2023. Et Wipro, multinationale indienne de services de conseil informatique et d’intégration de systèmes, à 1 000 VE (29 % du parc) à la même échéance. Wipro s’est engagé à en déployer plus de 160 000 véhicules d’ici 2030.

De plus, le loueur indien Bounce veut passer 11 000 scooters à l’électrique d’ici 2023, avant d’atteindre 1,1 million de VE d’ici 2025, puis 2 millions d’ici 2030, soit 73 % de la flotte. Enfin, l’entreprise de commerce Flipkart a ajouté plus de 2 000 véhicules électriques à sa flotte en 2021, dans l’objectif d’atteindre 26 000 VE et 1 400 points de recharge d’ici 2030.

Les flottes d’entreprise basées au Royaume-Uni restent également très engagées pour 2030 avec 90 000 véhicules annoncés. En 2021, la compagnie d’assurance Aviva, le groupe Coca-Cola Europacific Partners, le cabinet de conseil Deloitte et M Group Services, fournisseur de services pour infrastructures, ont ajouté 31 000 VE au Royaume-Uni. Ces membres de l’EV100 représentent désormais quatre des cinq plus grandes flottes du Royaume-Uni.

 partout dans le monde

En outre, la société énergétique britannique OVO Energy a commandé plus de 1 000 fourgonnettes électriques en 2021. Une commande qui fait suite à la livraison de 40 Kia e-Niro et 26 Nissan e-NV200. Mitie Group PLC, société britannique d’externalisation stratégique et de services énergétiques, a commandé 655 Vivaro-e au constructeur Vauxhall. Mitie a ainsi ajouté 849 VE en 2021, en portant sa flotte de VE à 1 782 unités. L’entreprise britannique du secteur de l’énergie Centrica a également commandé plus de 2 000 véhicules électriques en 2001. La société d’avantages automobiles Tusker a déployé 4 444 VE loués au Royaume-Uni en 2021.

Outre-Atlantique, les flottes du collectif EV100 exploitent déjà plus de 32 000 VE aux États-Unis. Elles se sont engagées à déployer plus de 2 millions de VE d’entreprise et de location d’ici 2030. En 2021, 181 VE ont été déployés au Canada, notamment par Quebecor, l’entreprise québécoise proposant des prestations pour des médias et des télécommunications, et la société de transport Taxelco. 17 membres de l’EV100 se sont engagés à déployer 6 600 VE au Canada d’ici 2030.

De l’autre côté du Pacifique, au Japon, si « le marché automobile reste fortement investi sur les véhicules hybrides », pointe The Climate Group, le nombre de véhicules électriques sur la route est passé de 595 à 1 496 entre 2020 et 2021. L’opérateur de téléphonie japonais Nippon Telegraph and Telephone Corporation (NTT) compte désormais près d’un véhicule électrique sur 10 dans sa flotte. De même, le parc de Tepco, compagnie d’exploitation de centrales thermiques et nucléaires, est passé de 569 à 3 800 VE entre 2020 et 2021.

Enfin, en Océanie, les flottes déploieront environ 35 000 VE pour 2030, contre 290 unités en 2021.

Les société de leasing électrifient leurs clients

En outre, les sociétés de leasing ont ajouté 24 323 véhicules électriques aux flottes de leurs clients en 2021. LeasePlan loue déjà 80 709 véhicules électriques et envisage de déployer 1,9 million pour ses clients d’ici 2030. Il a récemment été racheté par ALD Automotive. Lex Autolease, filiale du groupe bancaire britannique Lloyds, veut déployer 281 117 véhicules électriques d’ici 2030, contre 42 415 actuellement. Il en a déjà déployé 17 865 au Royaume-Uni en 2021. La société de transport Lyft possède déjà 31 321 véhicules électriques. Elle veut en déployer 2 millions d’ici 2030. Nouvel adhérent depuis 2021, la société de leasing américaine Donlen Corporation s’est, quant à elle, engagée à apporter 154 327 véhicules électriques en 2030.

Les flottes s’activent aussi sur la recharge

Les flottes d’entreprise ont déployé 3 114 points de recharge pour véhicules électriques en 2021, contre 2 090 en 2020, d’après The Climate Group. Les membres du collectif EV100 exploitent désormais 20 895 points de recharge sur 74 marchés à travers le monde, contre 60 marchés en 2020.

Les multinationales situées au Royaume-Uni, aux États-Unis et au Japon ont un réseau de recharge plus conséquent, avec respectivement 4 710, 2 534 et 2 454 unités. Parmi les flottes d’entreprise, Ikea (groupe Ingka) possède déjà 403 points de recharge pour véhicules électriques. Le distributeur Tesco a presque doublé le nombre de points de recharge en 2021, en passant de 201 à 401 unités installées au Royaume-Uni. C’est aussi le cas du grossiste allemand Metro. En mai 2019, il possédait une borne de recharge pour six véhicules de société électriques. Il en compte désormais plus de 300 et souhaite atteindre 705 unités d’ici 2030.

Les entreprises qui s’engagent le plus dans le déploiement de points de recharge sont situées en Inde (1 643 points de recharge prévus pour 2030), au Royaume-Uni (1 112) et aux États-Unis (708).

De plus, « les membres d’EV100 mettent également l’accent sur l’utilisation d’une énergie propre dès que possible », a constaté The Climate Group. 91 % des membres se procurent déjà de l’énergie renouvelable pour au moins une partie de leurs bornes de recharge.

Un manque de politiques : principal obstacle pour l’électrique ?

Globalement, dans le rapport, les membres de l’EV100 ont signalé que le manque d’infrastructures de recharge, les coûts initiaux des véhicules électriques (67 %) et la variété limité de véhicules restent des obstacles importants à la transition de leurs flottes vers l’électrique.

Parmi les membres, 82 % de ceux basés au Royaume-Uni et 77 % de ceux siégeant aux États-Unis ont indiqué que le manque d’infrastructures de recharge restait « un obstacle majeur » à l’adoption des véhicules électriques sur leur territoire. « Malgré l’augmentation de l’infrastructure de recharge publique au Royaume-Uni, il reste une répartition géographique inégale des points de recharge sur le territoire », note Andy Leden, gestionnaire de flotte mondiale d’AstraZeneca.

Mais surtout, les flottes pointent un réseau public de recharge « trop lent, peu fiable voire indisponible en raison de l’augmentation de la demande. » « L’Allemagne n’a toujours pas assez de bornes publiques. Par conséquent, nous devons fournir des solutions de recharge dans nos locaux pour nos collaborateurs équipés de véhicules de service afin de les faire passer à l’électrique », a précisé Christophe Vormstein, responsable RSE chez Babor, fabricant de cosmétiques allemand. En Allemagne, 38 % des membres de l’EV100 se disent également préoccupés par la disponibilité de VE adéquats et encouragent les constructeurs à augmenter la variété et la quantité des véhicules fournis.

Pour contrer ces obstacles, 78 % des membres de l’EV100 pensent que les politiques gouvernementales sont cruciales pour créer le climat politique propice à un changement systématique des flottes vers des VE. Et 56 % des flottes de l’UE déclarent que des investissements stratégiques supplémentaires concernant les infrastructures de recharge sont nécessaires.



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Julie Vénier pour Floauto.com