Chez Lyreco, à la tête d’un parc de 1 100 véhicules dont 600 VP, 320 VU et 140 poids lourds porteurs, la transition énergétique reste soumise à une offre de VU peu fournie jusqu’ici. « Depuis un an, nous avons testé quasiment tout ce que peut offrir le marché en termes d’électrification avec des constructeurs comme Ford, Renault, MAN ou Mercedes. Nous avons ainsi essayé en conditions réelles leurs modèles électriques pour mieux connaître leurs capacités », retrace Philippe Cardoso, responsable des flottes de Lyreco en France.

Concernant les poids lourds, le spécialiste des fournitures de bureau et des services généraux a récemment terminé le test d’un 16 t électrique de Renault Trucks. Mais pour l’instant, l’entreprise mise sur une solution plus conventionnelle. « Nous allons renforcer le recours au gaz naturel pour véhicules, projette Philippe Cardoso. L’objectif est de passer 50 % de nos poids lourds au GNV. »

Du sourcing des véhicules…

La prospection pour le choix des modèles et de leur financement a été précédée par une réflexion sur les usages des véhicules afin de mieux évaluer la part électrifiable parmi eux. « Nous avions mené un travail il y a quelques années qui nous a encore servi dernièrement, avec les prestataires Watéa et Masternaut, pour étudier tournée par tournée et mesurer, en fonction des véhicules du marché, quelle était la part d’électrification possible avec les VUL. Et nous avons abouti à l’objectif de soixante véhicules électrifiables à l’horizon 2025 », détaille Philippe Cardoso.

Ces soixante modèles électriques sont voués à remplacer les Renault Master diesel employés jusqu’ici. Un appel d’offres est d’ailleurs en cours. « Avec cet appel d’offres, nous allons notamment avoir une vision plus claire de ce que vont nous coûter les véhicules demain. Dans le cadre de la transition énergétique et de la multiplication des énergies, nous bénéficierons d’une meilleure maîtrise de la position des différents constructeurs, nous pourrons obtenir des TCO plus fins et comprendre les coûts et investissements nécessaires », explique encore Philippe Cardoso pour Lyreco.

Cette démarche préalable a en outre amené à lancer une réflexion sur le déploiement des bornes, aussi bien pour recharger le parc de VU que celui de VP. « Nous nous appuyons sur 41 plates-formes logistiques en France et nous avons d’ores et déjà décidé d’en équiper prochainement certaines en bornes. Et nous souhaitons accélérer ce déploiement », reprend ce responsable.

… à leur recharge

Un déploiement qui sera étudié selon les spécificités de chaque site. « Les implantations se feront selon la présence ou non de ZFE-m, mais aussi en fonction des besoins et des attentes des clients. Certains souhaitent que nous les livrions en véhicules propres et aussi en tenant compte des différentes ZFE-m locales, complète Philippe Cardoso. C’est donc bien le local qui va déterminer les besoins en véhicules électriques et en bornes », poursuit Philippe Cardoso.

Philippe Cardoso, responsable des flottes, Lyreco France

Mais ce projet d’infrastructures de recharge demeure également soumis à des impératifs techniques. Lyreco n’étant pas propriétaire des sites exploités, le programme d’implantation de bornes sera précédé d’un audit pour connaître avec précision la nature des travaux à envisager. « Parfois, les sites sont simples à équiper, sans génie civil à déployer, avec des bornes proches des tableaux électriques principaux. Sur d’autres sites, il y a l’obligation de créer des parkings distants des bâtiments et de passer des gaines souterraines… Le coût d’un équipement varie d’un à dix », estime le responsable du parc.

Avec cet audit, Lyreco obtiendra une vue globale non seulement des travaux mais aussi des investissements nécessaires. « Pour Lyreco, l’infrastructure de recharge constitue la principale contrainte pour la transition énergétique du parc », souligne Philippe Cardoso. Particularité de Lyreco, le calcul du TCO intègre le coût des bornes. « Il faut l’intégrer ou sinon ne se baser que sur les frais en itinérance, mais cela a peu de sens. Notre idée est de calculer un coût moyen d’une borne pour un véhicule afin d’avoir un TCO complet », avance ce responsable.

Un projet en quatre phases

« Au siège à Valenciennes dans le Nord, pour le parking qui compte 900 places, nous avons un projet d’équipement en bornes qui va se dérouler en quatre phases, illustre Philippe Cardoso. En 2021, la première phase a consisté à installer seize bornes dont quatre en 22 kW et douze en 7 kW. Nous allons continuer de déployer des bornes au fur et à mesure du renouvellement de la flotte. En 2022, une deuxième phase de seize bornes a permis à nos visiteurs clients et fournisseurs de se recharger avec deux bornes de 22 kW. En 2023 et 2024, nous prévoyons de développer des bornes de 16 et 11 kW », expose le responsable de Lyreco, dont l’entreprise est soumise à l’obligation légale de consacrer 5 % des places de ses parkings à des emplacements équipés en recharge. La démarche est bel et bien lancée.



Pour lire l’article complet, rendez vous sur le site de l’auteur : Source de l’article

Frédéric Blin pour Floauto.com