« La mesure du bilan carbone est un calcul très important pour Orange, résume d’emblée Hélène Billon, directrice Facilities & Mobility Management pour cet opérateur télécom. Cette mesure fait même partie de notre stratégie visant zéro émission de carbone en 2040. » Bien sûr, la flotte de 15 600 véhicules et les déplacements des salariés sont parties prenantes de ce programme. « J’ai des objectifs à atteindre pour l’accélérer l’électrification de ce parc afin d’en réduire l’impact en CO2. J’ai aussi des objectifs pour les déplacements en train à privilégier par rapport à l’avion et pour le développement des visio-conférences. Car le voyage le plus décarboné est celui qui n’est pas réalisé », poursuit Helène Billon.

Au sein d’Orange, la politique RSE n’est pas récente. Les premiers bilans carbone ont été menés en 2012 avec les premiers rapports sur la responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE). « Aujourd’hui, nous allons plus loin en intégrant cette notion d’impact carbone dans le calcul de l’intéressement de nos salariés. C’est dire si cela est pris au sérieux », avance Hélène Billon. Tous les collaborateurs sont donc impliqués : plus ils diminuent leurs émissions de carbone, mieux ils sont payés.

Véhicules électrifiés et FMD

Dans les catalogues du groupe Orange, mis à part pour les utilitaires, on ne trouve ainsi plus que des modèles électriques ou hybrides. Les autres mobilités sont aussi concernées : le train est privilégié par rapport à l’avion et l’entreprise propose un forfait mobilités durables de 400 euros à ses salariés pour qu’ils financent la mobilité douce qui leur convient le mieux. « Nos seuls freins tiennent aux difficultés qu’éprouvent les constructeurs à nous fournir, dans un délai raisonnable, les voitures commandées, note Hélène Billon. Ce laps de temps avoisine en ce moment les six à douze mois. Je peux aussi ajouter un autre écueil : les difficultés qu’ont certains salariés à s’approprier les véhicules électriques et les questions de la recharge avec les bornes. Et l’implantation de ces bornes n’avance pas au rythme qu’il faudrait », déplore cette responsable.

« Le gestionnaire de flotte doit s’emparer de la question des bilans carbone, reprend Hélène Billon. Pour cela, il doit connaître les émissions de GES, suivre et vérifier leur évolution. Il doit aussi mettre en place des politiques de conduite du changement. Son objectif sera alors de convaincre les collaborateurs de l’intérêt de l’électrification, et des capacités d’autonomie des véhicules électriques en installant des bornes pour contrer les angoisses de la panne électrique. Il lui revient aussi de valoriser les possibilités de verdissement des déplacements avec le vélo ou les transports en commun », expose Hélène Billon.

Des tableaux de bord carbone

Ces démarches nécessitent aussi de mettre en place des tableaux de bord avec les évolutions souhaitées d’émissions carbonées et les objectifs à atteindre. Il faut fixer et tenir ces objectifs en matière de pourcentage de véhicules électriques, de baisse du nombre de voyages ou de recours au train par rapport à l’avion.

« Mettre en avant ces réussites motive les équipes. Enfin, cela permet également au responsable de flotte, surtout dans les PME, de prendre le “lead“ sur ces domaines de la RSE et des bilans carbone, souligne Hélène billon. C’est bon pour sa carrière car ces questions de RSE et de sobriété énergétique deviennent de plus en plus importantes avec des réglementations qui se durcissent. Si on ajoute le fait que les grands donneurs d’ordres, ceux qui émettent des appels d’offres, vont demander à leurs fournisseurs des bilans carbone de qualité pour les sélectionner, ce sujet pourra contribuer à améliorer l’employabilité d’un gestionnaire de flotte », conclut cette responsable.



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Gwenole Guiomard pour Floauto.com