La transition énergétique accélère le rythme des évolutions apportées aux outils de gestion de flotte par leurs éditeurs. Ainsi, au fur et à mesure que les parcs s’électrifient, ces logiciels se connectent avec les fournisseurs d’énergie et leurs bornes de recharge, pour être en mesure de remonter aussi bien les consommations de carburant que d’électricité.

« La transition énergétique fait partie des domaines dans lesquels nous investissons et qui révolutionnent notre outil de gestion », résume Géraud Porteu, directeur général du prestataire GAC Technology. Et pour accompagner ses clients dans ce nouvel environnement, GAC Technology leur propose un module pour suivre les commandes de bornes de recharge.

« Nous avons établi des connecteurs avec les spécialistes de la recharge : Freshmile, Chargemap, etc., indique pour sa part Olivier Rigoni, directeur commercial du prestataire PiloteGestion. Pour les responsables de parc, il est désormais indispensable de suivre les consommations d’électricité, au même titre que celles de carburant. »

Face à la transition énergétique

Du côté des évolutions portées par la transition énergétique toujours : les données des kilométrages des véhicules, hier indispensables pour s’assurer du respect des lois de roulage souscrites dans les contrats de location longue durée, remontent aujourd’hui dans des modules conçus pour identifier les véhicules électrifiables dans les flottes. L’année dernière, GAC Technology lançait par exemple Iateract, un service qui exploite les ressources de l’intelligence artificielle pour dresser un bilan de l’utilisation des différents véhicules en parc et identifier ceux susceptibles de passer aux électrons.

Toujours dans cet accompagnement à la transition énergétique, GAC Technology commercialise aussi un nouveau module de TCO prédictif. « Il permet d’estimer en amont le coût d’un véhicule et de comparer plusieurs modèles, sur leur loyer mais aussi sur l’ensemble de coûts liés au véhicule », explique Géraud Porteu.

Les logiciels évoluent également pour être en mesure d’évaluer le coût total de la mobilité, soit le TCM d’un salarié conducteur, et plus seulement les coûts liés à l’usage de son véhicule. Pour y parvenir, ces outils de gestion multiplient les connexions avec les différents prestataires.

Des périmètres élargis

Chez GAC Technology toujours, le logiciel traite donc maintenant les données issues, entre autres, des prestataires impliqués dans l’exploitation des flottes de vélos : « Avec ce logiciel, on peut suivre les coûts de maintenance et connaître les affectations des vélos », décrit Géraud Porteu. Pour évaluer ce TCM, les logiciels isolent pareillement les coûts liés à chaque conducteur pour les véhicules en autopartage, un mode de fonctionnement qui s’installe au sein des flottes.

Des améliorations constantes

Parallèlement au traitement de ces informations en lien avec la transition énergétique, les éditeurs poursuivent les améliorations courantes de leurs produits. C’est le cas chez Winflotte. Mais si un logiciel en mode Saas comme Winflotte évolue constamment, ses dernières modifications ne font pas forcément l’objet d’annonces. Toutefois, l’éditeur du logiciel, Optixt, a voulu marquer les changements apportés à son outil en annonçant la mise en ligne d’une version 10 en janvier dernier. « Cette version 10 a fait l’objet d’une refonte ergonomique complète », avance Pascal Merle, le cofondateur et directeur commercial d’Optixt. Un travail qui a demandé 18 mois de R&D.

L’éditeur a donc fait appel à un ergonome de Microsoft pour collaborer avec ses équipes sur ce projet. En outre, alors que ce prestataire propose aussi une offre de fleet management, la nouvelle interface a été élaborée avec la participation de gestionnaires de flotte en interne, qui ont fait part de leurs attentes pour faire évoluer le produit. « L’application a été repensée avec l’objectif que les utilisateurs puissent accéder rapidement à des informations les plus lisibles possibles, et avec un minimum de clics », reprend Pascal Merle.

De nouvelles fonctionnalités

Parmi les évolutions de la dernière version de l’outil Winflotte, la « place de marché » qu’Optixt a lancée en 2020 a été revue. Avec cette fonctionnalité, le gestionnaire de flotte et ses conducteurs peuvent sélectionner les véhicules et leurs caractéristiques dans un catalogue créé sur la base des données d’Autovista, spécialiste de l’information automobile. Ce choix est ensuite transmis aux différents loueurs du marché pour un devis. « Une fois que le conducteur a sélectionné son véhicule, son choix passe par un workflow de validation.

Faciliter les processus internes

Mais dorénavant, une fois que le loueur a donné sa cotation, le gestionnaire valide la commande, mais il est aussi possible de déclencher un workflow de validation à destination du directeur financier », illustre Pascal Merle. Avec cette évolution du produit, un gestionnaire peut donc s’assurer que la cotation correspond bien aux enveloppes fixées en amont, une précaution utile compte tenu de la volatilité des prix du marché.

Au rayon des nouveautés, Optixt a aussi renforcé la confidentialité des données. « Celles liées aux conducteurs (adresse, téléphone) sont maintenant cryptées, ce qui rend impossible leur déchiffrage en cas de piratage », argumente Pascal Merle. Et l’éditeur a ajouté, sur les zones de saisie des textes, un rappel des règles. Car ces textes ne doivent notamment pas contenir d’informations qui ne sont pas pertinentes dans le cadre de la gestion du parc, comme des commentaires ou des appréciations personnelles (voir l’encadré ci-dessous). Autre évolution de l’outil Winflotte, Optixt annonce la diffusion en juin d’une application pour les conducteurs. « Cette “appli” a été complétée avec une partie consacrée à l’autopartage pour la réservation du véhicule et pour son état des lieux d’entrée et de sortie », poursuit Pascal Merle.

Des applis pour les conducteurs

Sollicités par les responsables de parc pour faciliter leur quotidien et celui de leurs conducteurs, les smartphones trouvent en effet de nouvelles finalités dans la gestion de flotte. C’est aussi vrai chez le concurrent GAC Technology : « Avec l’application mobile MyCarFleet, nous avons développé une fonction pour scanner les forfaits post-stationnement (FPS) et simplifier leur création dans le logiciel. L’application, avec l’appareil photo du téléphone, détecte de manière intelligente les informations clés et les intègre dans GAC Car Fleet. Le gestionnaire peut donc plus facilement suivre le paiement des FPS et gagne alors un temps important », met en avant Géraud Porteu.

Chez PiloteGestion, le logiciel Pilote 6.0 bénéficie aussi de nouvelles fonctionnalités apportées suite au rachat fin 2022 de l’éditeur de solutions logicielles JDKLog. Cet éditeur, jusqu’à son acquisition par PiloteGestion au dernier trimestre 2022, appartenait au Groupe Argus « Nous avons ainsi intégré, dans Pilote 6.0, un module pour tarifer les véhicules. Nous récupérons les données auprès de L’Argus toutes les semaines par le biais de web services. Nous mettons ces tarifs à disposition des responsables de parc qui peuvent ensuite envoyer des demandes de cotations à leurs loueurs, explique Olivier Rigoni, directeur commercial de PiloteGestion. C’est une fonctionnalité sur laquelle nous avions jusqu’ici fait l’impasse, car lourde à développer. Mais c’était une demande de nombreux clients. »

Un marché en mouvement

Avec l’acquisition de cette suite logicielle, PiloteGestion peut de même proposer son nouveau service Trilog, aux loueurs cette fois-ci. Ce logiciel de tarification sert de fait à calculer des loyers financiers ou des prestations associées. L’éditeur commercialise aussi désormais un logiciel complémentaire, Gesloc +, pour suivre la vie du véhicule loué : depuis la commande du véhicule neuf jusqu’à la fin de son contrat, et tout au long de sa location (factures, frais de remise en état, etc.).

Ce rachat de JDKLog par PiloteGestion témoigne aussi de la vitalité du secteur de l’édition des logiciels de gestion de flotte. Une vitalité qui s’est manifestée par d’autres rapprochements, comme celui de Notilus passé sous la coupe de Cegid mi-2022, ou SIP2 distribué par GAG Technology depuis la fin de l’année dernière.

En parallèle, de nouveaux acteurs veulent se faire une place sur ce marché. Récemment Michel Goarin, responsable de la flotte de Quimper, a créé LMRA Technology ; cette SAS édite un logiciel que Michel Goarin a créé et qu’il emploie au quotidien : Gestparc.

Les télématiciens en embuscade

Dans ce marché dynamique, d’autres acteurs souhaitent imposer leurs produits : les télématiciens. D’ici la fin de l’année, Kuantic devrait ainsi lancer un dispositif qui combinera des données issues de la télématique et les fonctionnalités d’un logiciel de gestion de flotte. « Notre axe de développement s’appuie sur un partenariat spécifique avec un éditeur de logiciels de gestion de flotte, avec l’objectif de mettre sur le marché un produit qui ne présente plus qu’une seule interface », annonce Stéphane Boutonnet, directeur commercial France de Kuantic. Car les dispositifs télématiques, tels ceux commercialisés par Kuantic, peuvent être utiles aux responsables de parc pour recueillir des données importantes : attribution des véhicules, suivi des comportements de conduite, géolocalisation, kilométrages, etc. Mais les interfaces de ces outils n’offrent pas les ressources nécessaires pour organiser la gestion d’une flotte : être alerté des dépassements des lois de roulage des contrats, remonter les factures des prestataires, etc.

La démarche de Kuantic vise donc à commercialiser un outil qui exploite les données de la télématique et fournit des indicateurs pour gérer la flotte. « Notre offre intégrera la gestion de parc et la télématique dans une seule interface, celle de la gestion de parc. Nous transmettrons les données pour apporter plus de valeur ajoutée à ce que nous offrons aujourd’hui : les données kilométriques serviront par exemple au calcul automatique des avantages en nature (AEN) », illustre Stéphane Boutonnet.

Une démarche qui répond à un besoin réel des gestionnaires de flotte pour un outil fiable et simple d’utilisation. Dans ce but, certaines entreprises élaborent d’ailleurs leurs propres outils, basés sur l’exploitation des données de la télématique, afin de suivre plus facilement leurs contrats, les entretiens ou encore les sinistres liés aux véhicules comme Doras ou AC Environnement. « Nos clients ont plusieurs outils sur leur bureau et ont envie de simplification. Et de plus en plus de ces clients souhaitent que les données soient directement envoyées dans un logiciel de gestion de flotte », complète Stéphane Boutonnet.

Des outils de gestion sur mesure

Si l’outil de Kuantic se destine à des flottes de toutes les tailles, ce prestataire prévoit également « une offre simplifiée pour les petits parcs, avec un reporting plus simple, plus lisible, sur un portail ergonomique afin de suivre plusieurs véhicules, et qui donne notamment l’état de la maintenance de ces véhicules ou bien encore leurs kilométrages », détaille Stéphane Boutonnet. Un produit clé en main qui se positionnera donc en concurrence directe avec ceux des éditeurs de logiciel de gestion de flotte. Une évolution logique : les télématiciens, dans leur domaine d’activité, se trouvent, eux, concurrencés par des constructeurs qui équipent leurs véhicules de boîtiers de télématique en usine et proposent eux aussi des interfaces de remontées d’informations. Pour se distinguer, une offre de produits à plus forte valeur ajoutée s’impose donc.



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Frédéric Blin pour Floauto.com