Peixoto et Fils
Transporteur de produits frais et froids, Peixoto et Fils gère une double transition
énergétique.

Depuis 2015, le transporteur routier landais Peixoto et Fils (13,6 millions d’euros de chiffre d’affaires) verdit progressivement sa flotte de 130 véhicules moteur et de 75 semi-remorques frigorifiques. Il est spécialisé à la fois dans la collecte de produits frais et réfrigérés et dans leur livraison urbaine. Ce transporteur pratique un double métier. Du transport longue distance pour la collecte de fruits et légumes du Sud-Ouest, du Portugal et de Bretagne, où il a acquis les Transports Touzé (Plouisy, 22200). Et de la distribution urbaine frigorifique depuis son siège de Saint-Vincent de Tyrosse (40) et ses quatre agences régionales : Cestas (33), Beichac et Caillau (33), Labenne (40) et Guingamp (22).

Tracteurs, porteurs, VUL et GNC

Peixoto et Fils
Pour ses livraisons ultra-urbaines, Peixoto emploie des VUL frigorifiques MAN.

Cette multi-activité se retrouve dans la flotte de Peixoto et Fils. Celle-ci comprend ainsi depuis 2014 des porteurs frigorifiques Volvo Trucks et Scania à groupes froids Carrier Supra Gaz ou Thermo King de norme Piek pour les livraisons matinales. Pour la ramasse et la distribution en région, il emploie des tracteurs thermiques Renault Trucks, Volvo et MAN pour tracter des semi-remorque bi-températures Lamberet. Et depuis 2017, des Iveco et des Scania au GNC. La distribution urbaine sur Bordeaux et les environs tyrossais s’effectue, elle, avec des VUL frigorifiques. La disparité de ses véhicules a poussé ce transporteur à s’équiper d’ateliers intégrés dans ses sites de Saint-Vincent, Bordeaux et Plouisy. Il acquiert ses véhicules chez les concessionnaires de poids lourds les plus performants en SAV.

Les aides de la région Nouvelle-Aquitaine

Tracteur GNC Iveco
Peixoto a débuté sa transition énergétique avec des tracteurs Iveco Stralis au GNC.

L’activité frigorifique a aussi sensibilisé Frédéric Peixoto, son directeur, à une écologie guidée par l’économie énergétique. Ainsi, ses conducteurs pratiquent l’éco-conduite et limitent les temps d’ouverture de leurs remorques frigorifiques. Aussi, lorsqu’il a entamé la transition énergétique de sa flotte, Frédéric Peixoto s’est tourné vers la solution proposant le meilleur TCO, « autonomie du véhicule et approvisionnement inclus, souligne-t-il. Le problème de l’écologie, c’est que quelqu’un doit la financer. Nous avons donc maîtrisé son économie en nous appuyant sur les aides de la région Nouvelle-Aquitaine. » Depuis 2015, celle-ci contribue au financement de stations GNV sur son territoire. Elle accorde aux transporteurs une aide financière sur trois ans pour l’achat de poids lourds roulant au biogaz.

Moins 4 000 t de CO2

Tracteur Scania GNC
La nouvelle génération de poids lourds au gaz de Peixoto sera composée de tracteurs Scania.

Peixoto et Fils a donc acquis des Iveco Stralis au biogaz. « Seul le BioGNC est vertueux du puits à la roue, alors que le GNL livré par méthaniers dans les ports est fossile, assure Frédéric Peixoto. J’ai calculé que les porteurs au GNC ne feraient pas assez de kilomètres pour être rentables. J’ai donc acheté 18 tracteurs Iveco Stralis au GNC entre 2014 et 2018. Comme Saint-Vincent de Tyrosse a acquis les certificats d’origine d’un méthaniseur de Cestas et qu’Endesa y a ouvert une station de gaz en 2017, nous roulons à 97 % avec du bioGNC. »

« Nous avons déjà économisé 4 000 t de CO2. Grâce aux aides régionales, le TCO de mes camions au BioGNC reste identique à celui de camions au gazole. Iveco ayant formé mes mécaniciens, nous entretenons nous-mêmes les véhicules, sauf les bonbonnes de gaz. Cela compense le surcoût des bougies et des vidanges tous les 80 000 km. Enfin, je subis moins de vols de carburant et le prix du gaz devrait redescendre d’ici l’été. »

Des tests de tracteurs électriques et hybrides

Porteur frigorifique Peixoto et Fils
Peixoto a déjà testé des poids lourds électriques et hybrides pour ses livraisons périurbaines.

Comptant « rouler au biogaz pendant vingt ans », Frédéric Peixoto améliore sans cesse son modèle de transition énergétique. Depuis 2019, il remplace ses Iveco par des Scania au bioGNC. En effet, « le service après-vente est meilleur. Leur autonomie de 500 km nous suffit. » En 2025, il possédera 25 tracteurs Scania au biogaz. Scania lui offre aussi la possibilité de tester des poids lourds électriques ou hybrides rechargeables pour sa distribution régionale. « Nos essais montrent que leur autonomie est réduite par la consommation des groupes frigorifiques et leur usage par la durée de la recharge. J’envisage donc de relocaliser mes entrepôts pour livrer les villes en camion électrique. Je révise aussi le TCO du groupe frigo et de la semi-remorque pour ajouter sur la remorque des essieux électriques SAF ou BPW. Ces essieux récupèrent l’énergie cinétique pour alimenter les groupes frigos. »

Des conducteurs motivés

Peixoto et Fils
10 % des conducteurs de Peixoto sont des femmes qui apprécient les nouvelles énergies comme le GNC .

Une autre solution pour Peixoto et Fils consiste à pratiquer la mixité énergétique. « L’électrique pour l’ultra-urbain et l’hybride ou le gaz pour les villes de campagne ou l’Île-de-France, que je distribue depuis l’entrepôt d’un confrère, précise Frédéric Peixoto. Et pour les longs trajets, le gazole n’est pas encore mort avec sa consommation de 25 l/100 km ». Le transporteur est d’autant plus tenté que ses conducteurs le suivent. « Ils aiment rouler avec une énergie propre. Je compte déjà 10 % de conductrices, se félicite-t-il. Ma coopération avec Pôle emploi pour former des conducteurs et mes offres d’évolutions vers des postes d’exploitant, d’agent de quai, voire de chef d’agence m’évitent la pénurie de chauffeurs. »



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Michel Grinand pour Floauto.com