Chez Phone Express, l’électrification du parc s’est imposée au fil des contraintes légales mises en place dans les zones où ce transporteur opère. Cette société familiale, dont le siège se situe à Orléans, compte des agences à Roissy, Blois et Reims. Les utilitaires légers y sont employés pour réaliser des courses express et des livraisons d’e-commerce ; les poids lourds sont, eux, exploités dans le cadre de lignes régulières de livraison et de transport express.

« Il nous a paru utile d’intégrer des véhicules électriques dès 2021, entre autres pour tirer les enseignements d’un usage en conditions réelles pour notre activité », retrace Pascal Chevallier, directeur des opérations de Phone Express. Avec de premiers retours plutôt satisfaisants : « Les véhicules réalisent en moyenne une centaine de kilomètres par tournée à Orléans, et une cinquantaine en région parisienne. L’autonomie ne constitue donc pas un problème puisque nos voitures s’équipent de batteries de 75 kWh. Et les autonomies de 320 km annoncées par les constructeurs tiennent dans la durée », se félicite ce responsable.

Phone Express forme ses conducteurs

L’entreprise n’a pas négligé la formation des conducteurs. Avec le véhicule électrique en effet, « il s’agit d’une nouvelle méthode de conduite pour les chauffeurs, avec la boîte automatique et les différents modes de conduite : économie d’énergie, boost, récupération d’énergie », détaille Pascal Chevallier. La formation ad hoc est réalisée en interne, en salle et sur le terrain. « Cela peut aussi être ludique : nous avons challengé les équipes sur les consommations, à tournée égale ou en rechargeant sans atteindre la charge à 100 % mais avec assez d’énergie pour la tournée prévue », relate le directeur des opérations.

Ces apprentissages contribuent notamment à mieux gérer la recharge qui n’est pas forcément effectuée quotidiennement. Et l’entreprise continue de tester les différentes solutions du marché, au fur et à mesure que sa flotte évolue et que les autonomies s’accroissent. « Nous avons commencé à nous équiper de bornes à Orléans. À Paris ensuite, nous avons loué des emplacements équipés de bornes. Plus récemment, à Vélizy (78) avec le spécialiste de la recharge rapide Bump, nous avons testé un parking avec des bornes réservées », rappelle Pascal Chevallier.

Des solutions de recharge…

Ces solutions ont chacune leurs qualités. « L’avantage du parking équipé de bornes reste la sécurisation du véhicule puisqu’il recharge la nuit. Mais cela signifie aussi l’immobilisation du véhicule et un coût plus important en raison de la location du foncier », avance Pascal Chevallier.

La recharge rapide en itinérance reste une solution possible. « Elle permet aux chauffeurs une plus grande autonomie de déplacement. Et ils peuvent, si besoin, rentrer chez eux et restituer le véhicule à un autre chauffeur après quatre ou cinq jours d’utilisation, après l’avoir rechargé quasi complètement en une vingtaine de minutes, et sans avoir de parking à régler », note Pascal Chevallier. La recharge lente en itinérance est, elle, moins commode puisqu’elle suppose une borne à proximité du domicile du salarié pour des temps importants de recharge. Mais avec l’avantage d’offrir une recharge ponctuelle, par exemple pour un trajet.

… ou une solution unique ?

Dans sa recherche de solutions adaptées, Pascal Chevallier envisage désormais de faire appel à un prestataire qui offre à la fois la recharge des véhicules sur des sites qui lui appartiennent, la formation des chauffeurs à la conduite des véhicules électriques et un état des lieux des véhicules chaque jour grâce à un portail de scan. « Même en 2023, nous ne sommes pas certains qu’il y aura une solution unique de ce type. Mais nous sommes convaincus qu’il y aura une mixité de solutions selon le trafic et les contraintes horaires et kilométriques », conclut Pascal Chevallier.



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Frédéric Blin pour Floauto.com