Rencontres flotauto paris 2024 sécurité conducteurs
Yves Colliard

Parmi les sujets traités durant les Rencontres Flotauto 2024 à Paris le 8 février, les responsables de parc automobile ont bien sûr évoqué le thème de la sécurité des conducteurs. Un sujet notamment mis en avant avec la conférence « Conducteurs à risque : comment les accompagner ? ».

Pour Yves Colliard, directeur qualité et sécurité de Socotec, un taux d’incidents routiers significatif (IRS) permet de détecter les conducteurs à risque en fonction de quatre critères. « Les accidents 100 % responsables, les infractions au Code de la route (2 points et plus) ou la répétition des petites infractions (trois fois), la plainte de tiers et la restitution des véhicules (renouvellement annuel) avec plus de 1 000 euros de travaux. Et il existe un protocole de sanction disciplinaire en cas de récidive », a détaillé Yves Colliard. En rappelant que ce taux d’IRS a concerné 1 200 cas en 2023. Entreprise de conseil en gestion et maîtrise des risques, Socotec s’appuie sur un parc de 4 500 VP de fonction et 200 VUL (60% en pool, 40 % de service).

Le coût des sinistres

Nicolas Didier

De son côté, le Groupe Eonnet, loueur de véhicules avec ou sans chauffeur, dénombre plus de 1 500 conducteurs. La flotte comprend 200 VL et VUL, 1 250 PL et SPL, et 750 remorques. « Dans ce cadre, 10 % des conducteurs environ sont responsables de 20 à 30 % des événements qui correspondent à 80 % des coûts. En outre, entre 60 et 70 % des accidents sont liés aux manœuvres », a décrit Nicolas Didier, responsable QHSE.

« L’indicateur utilisé pour cerner le risque routier est le rapport sinistre à primes (S/P), c’est-à-dire le coût des sinistres indemnisés divisé par le montant des primes encaissées, sachant que le ratio obtenu doit être inférieur à 1 pour que l’activité de l’assureur soit rentable. Chez nous, de 0,95 avant 2021, ce rapport S/P a chuté à 0,65 en 2023 », a repris Nicolas Didier.

Des équipements adaptés à la loi Montagne…

Sébastien Diaz

Toujours dans le but d’éviter les accidents, les responsables de flottes veillent aussi équiper correctement leurs véhicules en pneumatiques. Aux Rencontres Flotauto Paris 2024, lors de la conférence « Pneumatiques : comment allier sécurité des conducteurs et coûts ? », l’Epnak, établissement public d’accueil et d’insertion de personnes en situation de handicap, a rappelé avoir pris la décision en 2022 d’équiper l’ensemble de sa flotte de pneus quatre saisons, suite à la loi Montagne.

« Une décision à la fois contrainte et évidente, a affirmé Sébastien Diaz, gestionnaire de flotte d’Epnak, soit 800 véhicules. Si, en termes de coûts, les pneus quatre saisons nous reviennent bien plus cher que les pneus été, cela résout le problème de la loi Montagne. Mais surtout, cela nous évite la logistique de rotation et de gardiennage. Un gain de temps et de complexité qui rattrape largement le surcoût. »

« Sur la cinquantaine de nouveaux véhicules reçus en moyenne par an par l’Epnak, la plupart sont équipés de pneus été. Les basculer en quatre saisons génère donc un surcoût. Cependant, nous avons un partenariat avec des concessionnaires pour racheter les pneus été. Cela permet d’amortir partiellement le surcoût », a complété Sébastien Diaz.

… pour assurer la sécurité des conducteurs

Thierry Fristot

Le département de la Moselle fait également parti des 34 départements concernés par les dispositions de la loi Montagne depuis 2020. « Le département a opté pour l’équipement systématique de ses véhicules en pneumatiques tous temps « M+S » (Mud and Snow) avec marquage Alpin dès 2021 : seuls pneus autorisés dans les départements concernés par la loi Montagne à compter du 1er novembre 2024. Nous mettons à disposition également d’autres équipements, de type chaînes à neige et/ou chaussettes, pour des déplacements sur des secteurs difficilement accessibles (routes recouvertes de neige ou de glace, signalisations spécifiques, etc.) », a détaillé Thierry Fristot, directeur de l’environnement de travail au sein de la direction des moyens généraux pour le département de la Moselle.

« Il nous est impossible de gérer une alternance de pneumatiques (hiver-été) sur nos 430 véhicules, soit 1 720 pneumatiques en stock lorsque l’on approche du 1er novembre. Dans ce cas, le temps consacré aux changements des pneus serait d’environ 860 h (environ une heure pour changer les pneus d’un véhicule), soit un demi-poste annuel sur quatre postes en place dans notre garage interne », a estimé Thierry Fristot.



Pour lire l’article complet, rendez vous sur le site de l’auteur : Source de l’article

Julie Vénier pour Floauto.com