Signalisation : l’Etat expérimente le feu jaune pour les piétons

Détaillant son plan dans un arrêté daté du 21 avril 2023, l’Etat vient de lancer une expérimentation dans sept villes portant sur un feu jaune pour les piétons. Ainsi, ce sont plusieurs sites de Metz, Nancy, Nantes, Nice, Strasbourg, Toulouse et Versailles qui expérimenteront « une phase jaune de temps de dégagement piéton sur le feu piéton R12 ». Le feu jaune désignera donc la phase dite « de dégagement ». Soit la période « pendant laquelle les piétons n’ont plus le droit de s’engager sur la chaussée mais ceux déjà engagés peuvent terminer leur traversée », précise l’arrêté.

« L’objectif du dispositif expérimenté est d’améliorer la sécurité des piétons qui abordent une chaussée », peut-on encore lire dans l’arrêté. Et ce « en améliorant la compréhension du temps de dégagement par les automobilistes et le respect du rouge par les piétons ». Cette expérimentation devrait durer deux ans. Elle comportera deux cas de figure : soit le feu jaune est fixe, soit il est clignotant. « Dans les deux cas, le feu jaune piéton interdit au piéton de s’engager mais permet au piéton déjà engagé de terminer sa traversée en toute sécurité, tandis que le feu rouge piéton interdit au piéton de s’engager », déroule l’arrêté.

Une expérimentation que le gouvernement pourrait prolonger

Le texte législatif avance aussi la possibilité de « suspendre l’expérimentation, y mettre un terme anticipé ou la conditionner à la prise de nouvelles mesures », « en fonction des circonstances », par décision de de la déléguée à la sécurité routière, Florence Guillaume, et de la directrice des mobilités routières, Sandrine Bernabei Chinzi. À noter que ces deux responsables devront recevoir un rapport d’évaluation dans un délai de trois mois précédant la fin de l’expérimentation.

Toujours selon l’arrêté, le rapport d’évaluation sera commandé et financé par la collectivité auprès d’un organisme tiers de son choix ; le cahier des charges de l’évaluation étant mis au point avec le CEREMA (Centre d’études et d’expertise des risques, de l’environnement, de la mobilité et de l’aménagement). Cette évaluation devrait prendre en compte une série d’éléments. Sachant qu’à la fin de cette expérimentation, deux débouchés se présentent. Soit le gouvernement choisit de prolonger la durée de l’expérimentation « afin d’augmenter la quantité des données recueillies et d’approfondir les éléments d’évaluation produits » ; soit il décide de ne pas y donner suite. Dans ce dernier cas, « il est rappelé l’obligation de démonter les équipements expérimentaux à la fin de la durée de l’expérimentation ».

Plusieurs paramètres d’évaluation

L’évaluation inclut, entre autres, une « analyse de la compréhension du dispositif par les usagers, à l’aide d’un questionnaire », ainsi qu’une « analyse des comportements et évaluation du taux de respect du feu piéton, à partir d’enregistrements vidéo réalisés à la mise en service et trois mois après ». L’arrêté cite aussi l’analyse, par un représentant des personnes en situation de handicap, de la perception et de la compréhension du fonctionnement par les personnes à mobilité réduite et déficients visuels. Mais aussi une analyse des situations à risque, soit notamment « la présence de piétons sur la chaussée alors que le vert est redonné à la circulation générale ».

Enfin, l’arrêté établit une liste des sites où se déroulera cette expérimentation, reprise ci-dessous. « Afin de ne pas fausser les résultats de l’expérimentation, les feux piétons sur lesquels l’expérimentation est menée ne comportent pas de décompteurs de temps piéton », nous informe l’arrêté.

15 feux concernés, dans 7 villes