TCO Scope 2023 : des PRK 2022 toujours plus élevés pour les VP et VUL

Dans son TCO Scope 2023, l’Arval Mobility Observatory (AMO) s’est intéressé à l’évolution des coûts d’usage des parcs automobiles de VP et de VUL des entreprises en 2023. Et aux postes de dépenses (fiscalité, carburant, dépréciation des véhicules, entretien) qui ont le plus impacté le TCO (Total Cost of Ownership) de ces véhicules.

Pour cela, l’AMO a construit ses analyses sur 60 VP (les 10 véhicules les plus vendus dans chacun des 6 segments) et sur 25 VU répartis parmi 6 segments. Soit deux échantillons : l’un de 256 452 VP sur un total de 450 951 immatriculations en entreprise ; l’autre de 168 063 VUL sur un total de 256 733 immatriculations en entreprise.

VP : le PRK le plus élevé depuis la création du TCO Scope…

Ce n’est pas une surprise, le marché des véhicules d’entreprise est grandement touché par l’inflation. D’après le TCO Scope 2023, le prix de revient kilométrique (PRK) moyen pondéré des véhicules particuliers a augmenté de 12,2 %, à 0,441 euro TTC/km entre 2021 et 2022. Et de 12,5 % comparativement à 2019, dernière année considérée comme « normale » sur le plan économique avant la succession de crises. Rappelons que, selon le TCO Scope 2022, ce PRK avait déjà progressé de 5,65 % entre 2020 et 2021, à 0,393 euro TTC.

« C’est donc le plus haut niveau jamais atteint par cet indicateur depuis la création du TCO Scope en 2012. Ce PRK atteignait à l’époque 0,373 euro TTC », s’est alarmé l’observatoire.

… du fait de la fiscalité et de l’entretien…

La dépréciation du véhicule reste la principale composante du TCO (35,9 % du total). Un poste en hausse de 2,5 % en 2022 par rapport à 2021, à 15 872 euros. Rappelons qu’il s’agit de la différence entre la valeur immobilisée (prix catalogue – remise) et la valeur prévisible de revente à la fin des 48 mois de détention nommée « valeur résiduelle » chez les loueurs longue durée. Par ailleurs, la hausse des prix catalogue du panel étudié a augmenté de 11 % en 2022, selon l’AMO.

Les charges fiscales et sociales sur les VP (ancienne TVS, amortissements non déductibles, charges sociales sur les avantages en nature), toujours en seconde composante (21,5 %), ont progressé de + 11,6 % à 9 496 euros. Puis en troisième, l’entretien-pneumatiques-assurance (20,7 % du total en 2022) a augmenté de 15,93 % par rapport à 2021, à 9 182 euros.

… et de la hausse du poste carburant

Toutefois, la hausse du PRK moyen des VP s’explique aussi « par l’augmentation des coûts d’usage liée à la flambée des prix des carburants en 2022, bien qu’atténuée par les ristournes accordées par le gouvernement ». Pour son TCO Scope 2023, l’AMO a basé ses simulations sur le prix moyen des énergies en 2022. À savoir, environ 1,77 euro TTC le litre d’essence et 1,85 euro TTC le litre de gazole, soit respectivement + 24 centimes et + 42 centimes par rapport à 2021. Et un montant de 3,5 euros pour 100 km d’autonomie pour les véhicules électriques, soit 1 euro de plus qu’en 2021.

En 2022, le quatrième poste « carburants » (16 % du total) a donc affiché une croissance de 13,55 % à 7 056 euros (le plus haut niveau atteint depuis dix ans), contre + 21,53 % à 6 214 euros en 2021, « ce qui prouve l’impact des mesures de l’exécutif », a relevé l’AMO.

Enfin, les frais financiers (5,69 % du total du coût d’usage) – dernier poste du TCO des VP – a bondi de 79,3 % en un an, à 2 600 euros du fait de la hausse des taux.

VUL : en hausse de 23,18 % par rapport à 2019

Concernant les VUL, le PRK moyen en 2022 a augmenté de 16 % à 0,356 euro HT/km. Soit, comme pour les VP, la plus forte progression enregistrée depuis la création du TCO Scope en 2012 à 0,276 euro HT et + 23,18 % par rapport à 2019.

En 2022, la principale composante du coût d’usage est restée la dépréciation du véhicule (41,6 % soit – 5 points par rapport à 2021). Cette valeur a atteint 14 802 euros, soit 470 euros de plus par rapport à 2021. De même, les prix catalogue ont augmenté de 10,2 % sur le panel de VUL étudiés en 2022, et plus particulièrement sur le segment des fourgons.

Les consommations de carburants en cause

En seconde position, l’énergie a progressé de 32,1 %, à 10 000 euros et représenté ainsi 28,3 % du PRK total (+ 3,52 points par rapport à 2021). Cette hausse est d’ailleurs la principale cause de l’augmentation du PRK des VUL, comme pour les VP. Les prix des énergies affichés en 2022 étaient de : 1,77 euro TTC par litre d’essence en moyenne, et 1,85 euro TTC le litre de gazole, avec respectivement + 24 centimes et + 42 centimes par rapport à 2021. Le prix de l’électricité a également bondi de 40 % avec une moyenne de 3,5 euros pour 100 km.

« Les consommations moyennes des VUL sont reparties nettement à la hausse ces dernières années et ont impacté défavorablement les PRK. En 2022, elles se sont établies à 6,55 l/100 km (de 4,7 l pour les véhicules fiscaux à 9 l pour les grands fourgons), contre 6,42 l/100 km en 2021, 4,67 l en 2020, 5,05 l en 2019 et 5,25 l en 2018 », fait remarquer l’AMO.

Troisième poste de dépense pour les VUL : l’entretien-pneumatiques-assurances (23,4 % du PRK) qui a augmenté de 14,23 % en un an, à 8 338 euros. Enfin, les frais financiers ont représenté 5,9 % du PRK total des VUL, en hausse de 77,98 % à 2 102 euros.

Match électrifié/thermique….

Dans son TCO Scope 2023, l’Arval Mobility Observatory a réalisé 21 matchs entre motorisations en tenant compte de la fiscalité automobile en vigueur au 1er janvier 2023. Au global, les VP sont bien plus avantageux dans leurs versions électriques comparativement à l’essence ou au diesel, d’après les simulations de l’AMO. Comme c’est le cas pour la Peugeot 208 Allure sur le segment inférieur. Plus cher au catalogue en électrique (38 000 euros ou 35 000 euros après déduction du bonus de 3 000 euros) que les versions thermiques (moins de 25 000 euros), le modèle revient à 27 871 euros en électrique (PRK : 0,465 euro), contre respectivement 28 536 euros (PRK : 0,476 euro) et 30 415 euros (PRK : 0,507 euro) pour l’essence et le diesel.

… : avantages aux versions électrifiées

Sur le segment moyen supérieur, prenons le Hyundai Tuscon qui occupait la première place en 2022 en version hybride non rechargeable et la sixième en version hybride rechargeable, avec des contrats de 60 000 km sur 48 mois. Le TCO Scope 2023 a observé un écart de + 1 123 euros à l’avantage de la version hybride non rechargeable pour un TCO de 49 773 euros, soit un PRK de 0,830 euro, contre 50 896 euros, soit un PRK de 0,878 euro pour la version hybride rechargeable. En revanche, en contrat de 80 000 km sur 48 mois, un écart de 435 euros se creuse à l’avantage de l’hybride rechargeable.

Pour les VUL, l’électrique reste aussi généralement plus avantageux. Ceci est notamment le cas pour le Renault Kangoo Grand confort affiché à 33 600 euros HT au catalogue en électrique (ou 29 600 euros HT après déduction du bonus de 4 000 euros), contre 21 900 euros HT pour l’essence et 24 600 euros HT pour le diesel. Résultat : un TCO compris entre 24 688 euros à 31 214 euros en fonction du kilométrage pour la version électrique, contre plus de 25 000 euros à plus de 36 000 euros pour les versions thermiques.