Conduite Volta Zero
Le Volta Zero de 16 t sur le circuit de l’UTAC, à Montlhéry (91).

Conducteur appartenant au groupe d’essais et d’homologation de véhicules de l’UTAC, Lionel a testé la conduite du Volta Zero, le camion 100 % électrique de Volta Trucks, de juin à septembre 2022. Nous lui avons posé des questions sur son essai. Richard Matthieu, directeur technique de Volta Trucks, se joint à cet entretien pour apporter des précisions sur l’utilisation du Volta Zero, la gestion de sa recharge et son autonomie.

Flottes Automobiles : Quand avez-vous vu le Volta Zero pour la première fois ?

Lionel : J’ai découvert le Volta Zero en juin 2022 et j’en ai testé la conduite pendant quelques jours, à plusieurs reprises, entre juin et septembre. Le tableau de bord m’a surpris parce que je n’avais pas vu une telle innovation sur un camion depuis des décennies. Tout le système est numérique avec trois écrans qui apportent chacun des informations différentes.

Le tableau de bord du Volta Zero comprend 3 écrans entièrement numériques donnant au conducteur toutes les informations utiles à son activité.

Richard Matthieu : Le système d’informatique embarquée ne sera achevé et intégré que lorsque débutera la commercialisation, mi-2023. Sur l’écran du centre, le plus achevé, on retrouvera les informations sur la conduite, l’alimentation, la vitesse et la caméra de recul. L’écran de gauche affichera les informations de gestion du véhicule et du conducteur avec, par exemple, toutes les données du chronotachygraphe numérique installé au-dessus du pare-brise. Enfin, à droite, l’écran multimédia accueillera toutes les applications utiles au chauffeur ou qu’il voudra rajouter, puisque le système télématique est une plate-forme ouverte.

Visualisation sur l’écran central du tableau de bord de l’espace arrière pour reculer.

La visibilité est-elle bonne ?

Lionel : Le grand pare-brise et la position assise à hauteur d’homme donnent une excellente visibilité. Les ADAS et la caméra à 360 ° permettent de surveiller tout l’environnement. Le plus étonnant est le rétroviseur central qui permet de voir derrière le fourgon, comme si celui-ci était transparent.

Caméra-rétroviseur du côté droit.

Comment se conduit ce Volta Zero ?

Lionel : J’ai découvert la conduite en position centrale en montant dans la cabine. Mais l’adaptation pour bien se caler au milieu de la voie de circulation ne demande que 10 à 15 minutes. La position est confortable et on maîtrise très bien les trajectoires. Avec un collègue, nous avons roulé en convoi à toutes les vitesses possibles sans aucun problème. Par contre, il faut garder une distance avec le véhicule qu’on veut doubler pour s’assurer que la voie de gauche est libre.

Lionel, conducteur de l’UTAC, au volant du Volta Zero.

R. M. : Nous finalisons la mise au point d’une solution radar qui surveillera l’avant du véhicule pour permettre au conducteur de doubler sans risque.

Que pouvez-vous nous dire sur la conduite du Volta Zero ?

Lionel : Elle est très souple et sûre, même lorsqu’on roule à sa vitesse maximale de 90 km/h. Cela tient à deux choses. D’abord, l’arbre de direction est remplacé par un essieu électrique eAxle de Meritor, ce qui permet d’avoir les batteries dans le châssis. Le centre de gravité est alors plus bas que dans un camion classique et le véhicule présente moins de ballant. Ensuite, le réducteur de vitesse corrige l’assiette du Volta, que celui-ci soit vide ou plein. Le Volta est donc plus stable qu’un véhicule thermique même sur route mouillée et à haute vitesse. Enfin, le système de suspension pneumatique réduit les vibrations au sol et le freinage est immédiat et puissant.

Le changement de direction est-il aisé ?

Lionel : Le Volta Zero tourne comme un camion ou, l’essieu avant se trouvant derrière le siège du conducteur, comme un bus. La hauteur du Volta étant programmable instantanément, on peut le surélever pour faire passer la cabine au-dessus du trottoir lors d’un virage serré. On peut aussi l’abaisser jusqu’à 10 cm du sol pour l’ajuster au trottoir.

Le Volta Zero tourne comme un camion ou comme un bus par-dessus un trottoir si le conducteur surélève son châssis.

L’autonomie annoncée de 200 km du Volta Zero est-elle juste et récupère-t-il l’énergie cinétique ?

Lionel : L’autonomie d’un Volta Zero à caisse sèche en charge atteint bien 200 km.

R. M. : La récupération d’énergie cinétique sur le Volta Zero est encore à l’étude. En effet, elle dépend de la quantité restante de kW dans la batterie, de la température de la batterie et de la température extérieure. Cependant, nous avons constaté qu’un Volta frigorifique équipé d’un groupe frigo sans moteur Iceland de Carrier mono-température consomme 9,9 kW/h et réduit la distance parcourue de 17 km. Le même groupe en multi-température consomme 10,9 kWh et réduit la distance de 35 km. La consommation du hayon Dhollandia sera également déterminée.

L’assistant de navigation est-il performant pour trouver sa destination ?

R. M. : Nous l’avons tablé sur une cartographie mondiale What3Words. Celle-ci découpe le monde en carrés de 3 m x 3 m avec les points d’intérêts concernés. Cet assistant permet d’annoncer vocalement au système télématique du Volta la destination recherchée en trois mots-clés.

Sur le Volta Zero, la programmation de la destination s’effectue vocalement en trois mots avec la technologie What3Words.

Qu’a de spécifique la recharge électrique nocturne du Volta ?

R. M. : Nous avons souhaité que le Volta inscrive sa recharge dans le mode Vehicle-to-Grid (V2G) durant sa recharge nocturne lente en AC à 22 kWh. En cours de nuit, il restitue 10 % de sa charge sur le réseau de l’entreprise pour d’autres usages et atteint 100 % de charge avant son départ en mission.

Volta Trucks a déclaré avoir créé son Volta Zero pour séduire les jeunes. Qu’en pensez-vous ?

Lionel : De par mon propre ressenti, je suis convaincu que le design et la digitalisation du poste de conduite attireront effectivement les jeunes conducteurs.



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Michel Grinand pour Floauto.com