On le sait, la transition énergétique constitue une nécessité pour les flottes. « Il est vrai que l’on parle de RSE (responsabilité sociétale de l’entreprise) de longue date, et cela a longtemps été un discours d’image porté par les grandes entreprises, qui ruisselait assez peu d’ailleurs », décrit Aline Lojié, directrice marketing véhicules légers d’Euromaster. Mais réglementation et fiscalité obligent, les flottes se mettent de plus en plus aux véhicules électrifiés, avec des conséquences sur l’entretien.

Véhicule PHEV…

Nuance de taille : lorsque l’on parle de véhicules électrifiés, il s’agit pour l’instant d’une minorité de VN dans les flottes. Alors que de leur côté, les enseignes forment depuis des années leurs collaborateurs à leur entretien. Et il faut distinguer véhicules 100 % électriques et hybrides, dont l’après-vente est très différent. « Le marché des hybrides évolue désormais vers les hybrides rechargeables (PHEV), sans doute le meilleur compromis écologique, remarque Aline Lojié. Mais ce n’est finalement pas un calcul très économique car les conducteurs ne les utilisent presque jamais en mode électrique, alors que ces modèles sont plus lourds et consomment plus de carburant. » Ces PHEV s’équipent de fait d’au moins deux moteurs, ce qui tire aussi vers le haut le coût de leur entretien.

… ou 100 % électrique ?

Pour l’électrique, c’est exactement l’inverse aujourd’hui. Car un véhicule électrique possède beaucoup moins de pièces, soit 7 000 environ, que son équivalent thermique, soit plusieurs dizaines de milliers, selon Benjamin Filippi, directeur d’Eurofleet. Il y a donc moins d’opérations avec l’électrique, dont la vidange. « Or, la vidange représente la deuxième entrée des véhicules en atelier derrière les pneus », rappelle Stéphane Montagne, directeur des partenariats services clients pour Auto Distribution. Reste que l’on n’évalue pas bien ce que sera l’entretien de ces véhicules électriques. « Ils sont plus lourds, plus énergivores, et de ce fait, nous aurons plus d’interventions sur tout ce qui est liaisons au sol, amortisseurs et freinage, anticipe Stéphane Montagne. Cela étant, à ce stade, nous n’avons pas d’étude assez précise pour avoir une idée du coût de l’entretien de l’électrique. »

Jérôme Bonnaire, chef des ventes BtobB de Norauto, souligne pour sa part que déjà la facturation d’une intervention pour un véhicule électrique est de « seulement » 120 euros HT, contre 250 euros HT pour un thermique. Pour Eurofleet, Benjamin Filippi avance que « la fréquence des visites restera identique, mais le temps d’immobilisation sera moins long avec l’électrique. On fait de temps en temps des interventions sur le filtre de l’habitacle à remplacer, ou le filtre de refroidissement de la batterie. Le panier moyen risque en effet de baisser un peu. » Chacun essaie donc d’anticiper ce que sera l’entretien de l’électrique. « On apprend en marchant », conclut Laurent Proust, président de BestDrive.

Se pose aussi la question des batteries. Comment les faire durer ? Peut-on intervenir dessus, et dans quelles conditions ? « Un véhicule électrique perd de sa capacité au fil du temps, pointe Aline Lojié pour Euromaster, mais s’il est bien utilisé, la batterie ne s’use pas vite. » Il faut donc faire rouler ce véhicule de telle sorte que les batteries s’usent le moins possible. Et avec un usage approprié, on peut estimer la durée de vie de ces batteries à dix, voire quinze ans, selon Aline Lojié. Et selon les enseignes, qui se montrent confiantes, les batteries dépendront à terme de l’après-vente.

Et les batteries ?

La conclusion à Christophe Sueur, responsable flotte de SOS Oxygène, spécialiste de l’assistance respiratoire à domicile à la tête de 2 000 véhicules : « Pour l’instant, nous n’avons pas de véhicule électrique, donc le sujet de leur entretien ne se pose pas. Nous avons essayé ces véhicules, entre autres à Paris. Le test a été concluant sur certains aspects mais ces modèles n’ont pas assez d’autonomie pour nos techniciens qui circulent beaucoup ». Encore un peu de patience…



Pour lire l’article complet, rendez vous sur le site de l’auteur : Source de l’article

Hakim Remili pour Floauto.com